Parmi les nombreux défis que l’on m’a lancé dans le cadre des Anniversaires des Caroline sur le blog
CaroLire, j’ai eu à lire ce roman, défi lancé par
Ys.
Je l’avais déjà noté en pense-bête à lire, suite à la critique d’Ys elle-même.
J’ai donc été ravie qu’elle m’ait lancée ce défi.
L’histoire se passe dans les Alpes, au XVIIIe siècle à peine commencé. De mystérieuses morts frappent les habitants d’un hameau, accompagnées d’une mise en scène curieuse. Là une jeune fille, qui regagnait son logis après avoir dansé lors d’un bal, est retrouvée sauvagement décapitée, portant un chaperon rouge. Ici, un couple de bergers que l’on a découvert étranglés, avec au fond de leur bouche, des petits cailloux blancs. Là encore, le cadavre d’un homme ivre, portant en bouche une bague et recouvert d’une peau d’âne. Tout cela est bien curieux. Mais pour la plupart des gens, ces curiosités ne sont pas perceptibles. Ce ne sont que les agissements d’un loup qui se serait échappé de la forêt, et qui viendrait dévorer les pauvres hères qui s’aventurent la nuit, hors des sentiers battus. Pour les gens de religion, c’est le Malin qui frappe les pêcheurs. Et pour le procureur, une énigme de plus à résoudre. Quant à Delphine d’Orbelet, fille de Jeanne d’Orbelet, venue avec sa mère habiter chez sa marraine Marie d’Astuard, il est un bon moyen de rompre la monotonie de ces campagnes, loin du tumulte de Versailles d’où elle s’ennuie.
Parviendront-ils à démasquer le loup ? Peut-être que la découverte d’un recueil de contes se révèlera une aide incontestable…
C’est avec un grand plaisir que je me suis plongée dans cette atmosphère du siècle des Mousquetaires, un brin gothique par une ambiance à la fois sombre et élégante, baignée de Lune et de crocs. Les personnages ne sont pas tous charismatiques, mais les principaux dégagent suffisamment de sympathie pour qu’on s’y attache. L’auteur ne lésine pas à confronter son lecteur à une triviale réalité assez érotique par moment, cruelle et sanglante, telle qu’elle peut l’être dans les contes de Perrault. L’adaptation qu’il en fait au sein d’une enquête policière de ce siècle pas encore de Lumière est fort plaisante, et bien menée. La langue est agréable, un peu fleurie sans être trop obscure, juste assez pour coïncider avec la période de perruque, de poudre et de collant. J’aurai peut-être aimé rester plus longtemps à cotoyer le procureur et Delphine, à les connaître mieux avant que l’histoire ne se termine, presque trop vite et trop sèchement à mon goût. Mais il me semble qu’il existe une autre histoire mettant en scène les personnages, il ne me reste donc plus qu’à me précipiter dessus !
La fin, justement, est un peu trop lisse, en regard du reste de l’histoire parfois si crue dans sa trivialité. Ce sera le seul bémol à ce roman, un tout petit défaut qui ne se laisse voir qu’à demi.
Un grand merci à Ys pour cette belle découverte !