samedi 30 juin 2018

Lecture : Jackaby

J'ai eu l'heureuse chance de recevoir ce roman dans le cadre d'une Masse Critique spéciale. Un grand merci à Babelio et aux éditions Bayard pour ce délicieux moment.

Miss Rook est une toute jeune femme qui vient juste de débarquer en Nouvelle Angleterre, en fuite de la maison familiale depuis un an.
En désaccord avec sa mère mais surtout son père, elle recherche l'aventure plutôt que le calme ennuyeux du foyer où les dames comme il faut ont leur place.
Après avoir essuyé quelques refus dans sa recherche d'un travail, elle tombe sur l'annonce d'un certain Jackaby qui recherche une assistante. Lorsqu'elle se renseigne un peu sur lui, les personnes lui racontent d'étranges anecdotes : soit ils le traitent de personnage bizarre, soit ils sont en admiration devant lui. Alors qu'elle se rend chez lui, elle va très vite être mise à l'épreuve : Jackaby est un détective et il part enquêter de suite sur la mort violente d'un journaliste.

Abigail Rook va cotoyer l'étrange aux côtés de son employeur : une banshee, un troll, un métamorphe, et bien d'autres encore… l'aventure qu'elle espérait tant va la frapper de plein fouet et nous emmener avec elle dans le monde de cet étrange personnage qu'est Jackaby.
J'ai beaucoup aimé ce roman : l'écriture est assez fluide, les personnages sont très attachants, et l'histoire moins banale que je ne le pensais. On se prend au jeu de l'enquête et on pense avoir trouvé l'identité du coupable mais le monde de Jackaby est peuplé de bien d'autres créatures fantasques moins connues et plus intéressantes que prévu ! L'ambiance est mystérieuse sans être délirante ni trop floue. On ne reste aucunement sur notre fin et l'auteur arrive à créer un duo comme on les aime, avec leurs manies, et leur fonctionnement qui leur sont propres.
J'ai noté un numéro un sur la tranche du livre, peut-on espérer une autre aventure de Jackaby ? Ce serait bien chouette car j'aimerais beaucoup le retrouver ainsi que son assistante, ou encore le fantôme de sa demeure accompagné du canard Douglas.
Un très sympathique roman que je recommande pour passer un bon moment !

vendredi 15 juin 2018

Lecture : Le Loup et le Chevalier


Heureuse sélectionnée à la Masse Critique Babelio spécial jeunesse, j'ai reçu des éditions Balivernes cette petite merveille. Un grand merci à tous pour m'avoir fait découvrir cet album.

Petit Ours demande à son papa de lui raconter une histoire. Il était une fois… un loup ? Non, Papa Ours ne veut pas raconter d'histoire avec un loup, juste un chevalier. Mais le loup s'invite quand même et il faut bien continuer l'histoire…

Un petit album sans prétention, très coloré, aux dessins à la fois simples et modernes. L'histoire est rigolote et nous renvoie nous, parents, à nos principes pas toujours réalisables et pas toujours si bons : éviter le loup ou le monstre dans l'histoire n'est pas toujours la solution pour préserver nos petites têtes blondes et ne soulage pas le besoin d'exorciser ses peurs que peut ressentir l'enfant.
Mais toute cette philosophie de bas étage n'est pas aussi pesante dans cet album, à peine la ressent-on. Et quand finalement le loup vient, on est bien content qu'il soit enfin là ! Surtout mon loup à moi qui me demande souvent de lui raconter cette petite histoire d'ours, de loup, de lapin et de courage…

À découvrir avec son enfant, à explorer pour les dessins et les couleurs, et pour rigoler surtout du loup !



dimanche 20 mai 2018

Lecture : Atomic (s)trip


J'ai eu l'heureuse bonne nouvelle d'être sélectionnée par la récente Masse Critique de Babelio et de recevoir ce recueil de manga de l'auteur Atsushi Kaneko, paru aux éditions PIKA Graphic.

Dans ce recueil, on retrouve plusieurs courtes histoires classées selon deux voies : les histoires parues dans le magazine Tattoo Girl(s) et qui n'avaient jamais été rassemblées en un seul volume, et les histoires du recueil précédemment édité Atomic ?

Toutes les histoires issues du magazine Tattoo Girl(s) racontent le tatouage d'une femme. Pourquoi l'une porte le tatouage d'un oiseau, comment l'autre explique son tatouage d'araignée, ou encore les mots gravés sur le revers de sa lèvre inférieure… Bien entendu c'est souvent glauque, marqué d'humour noir. Le fait même que ce soit court apporte encore plus d'intensité à l'histoire, tout comme sa chute qui, à la manière des nouvelles, catalyse toute la force de l'ensemble dans le seul but de provoquer un choc. On sent que la fin arrive mais on ne sait pas tout à fait comment elle va nous percuter. C'est tout l'intérêt de l'histoire courte.
Quant à celles de la seconde partie de l'époque Atomic ? elles me sont apparues plus violentes dans leur contexte et leur message. Là, c'est certain, elles percutent de plein fouet l'ordre établi ou même leur histoire raconte une réalité plus sombre. On va presque crescendo dans l'horreur et la violence et chaque fois, on se retrouve dérouté par la fin et l'ambiance. 

Je ne connaissais pas l'auteur ni son œuvre, et comme toujours j'ai pu découvrir un nouvel univers grâce à Babelio et aux éditeurs participants aux Masses Critiques. C'est très agréable d'être un peu bousculé dans nos habitudes de lecture et de se confronter à des ambiances ou des mondes que l'on n'aurait pas exploré sans qu'on nous y amène. Une très belle découverte donc, que je recommande, car cet auteur, par ses dessins très expressifs et bien léchés, nous montre une réalité noire sans pour autant basculé dans le gore total. De la retenue tout en maîtrisant ce rythme qui s'intensifie à mesure qu'on approche de la fin pour terminer sur un bouleversement surprenant, l'auteur est un maître dans l'art du manga court et percutant. 
À lire, qu'on soit amateur ou non de ce type de nouvelles graphiques.


mercredi 16 mai 2018

Lecture : Celle qui n'avait pas peur de Cthulhu


Heureuse sélectionnée au dernier Masse Critique des littératures de l'imaginaire, j'ai reçu ce roman de Karim Berrouka. Rien que le titre en dit long sur la lecture…

Ingrid est abonnée aux types barjos : que ce soit son dernier petit ami en date ou le gars qui s'est assis juste à côté d'elle dans le métro. Mais ce qui est troublant c'est qu'ils sembleraient tous deux d'accord sur leur élucubrations : elle est le Centre du pentacle. Vaste programme. Seulement, quand la police vient la chercher chez elle et la soumet à un interrogatoire serré en pleine nuit, quand des gens encore plus bizarres s'adressent à elle et lui offrent des voyages en Grèce ou à Vienne pour rencontrer leur groupe, quand le type du métro lui offre du caviar et des liasses de billets pour qu'elle s'intéresse un peu à Lovecraft, ça commence à faire beaucoup, non ? Et si Howard Philipps n'avait pas écrit que des conneries…

Ingrid est un personnage on ne peut plus attachant : elle est hermétique à toute forme de spirit et sensible uniquement à un bon verre de bière. Elle est intelligente et pleine d'humour, mais elle a la poisse et n'attire que les cas. Bref, c'est notre meilleure amie, celle qui nous raconte toujours des trucs incroyables. Oui mais là, c'est bien plus que des trucs incroyables, et malgré le ton très détaché qu'elle prend au début, on commence à croire comme elle que tout n'est pas qu'inepties. Les sectes d'accord, les gens bizarres ok, mais les monstres et les statuettes qui prennent vie, c'est quand même autre chose.
Cet humour mêlé à l'aventures et au surnaturel, c'est tout ce que j'aime. C'est parfait pour passer un excellent moment et pour nous donner envie de s'y replonger, dans Cthulhu. Car même si elle se frotte dangereusement à des êtres effroyables, il manque l'angoisse à ce roman pour en faire un digne successeur de Lovecraft. Et je ne pense pas que c'est là ce que souhaite l'auteur. Il cherche plutôt à reprendre à son compte ce monde incroyable pour le modeler à sa sauce. Ce qui donne un résultat surprenant et très sympa. Car là où il manque l'angoisse lovecraftienne, il y a par contre l'humour totalement absent chez le maître. Une compensation qui amène Cthulhu et ses potes dieux anciens sur des chemins différents qu'on explore avec avidité. On tourne les pages sans compter, on veut savoir ce qui nous arrive, enfin, ce qui arrive à Ingrid, comment elle va se sortir de l'orgie démoniaque en Grèce, ou de bien d'autres péripéties. Très vite, on est à ses côtés, à se dire que c'est quand même terrible ce qui lui tombe dessus, et que ce bon Lovecraft n'était pas si fou (ou alors on l'est aussi). On y croit, on se dit que ça va finir comme ça doit finir, mais on est quand même un peu surpris par la fin. Pour ma part, je ne m'attendais pas à ce que ça se termine ainsi.
Une très bonne surprise que ce roman sans prétention qui, sous ses airs de roman léger, est une excellente incursion dans l'univers de Lovecraft. Karim Berrouka connaît parfaitement son sujet, et décide de nous prendre par la main et de nous montrer une autre façon de voir le tableau terrifiant, par une lorgnette plus décalée. À lire !

mercredi 11 avril 2018

Lecture : 115° vers l'épouvante


Il y a quelques mois, j'ai littéralement craqué pour un projet sur Ulule, la plateforme qui permet à des projets de voir le jour grâce à des financements d'anonymes qui croient au projet.
Il y avait le financement d'une nouvelle maison d'édition, Les Saisons de l'Étrange, recommandée par Les Moutons électriques. Ce projet me tentait vraiment, pouvoir encourager les autres à créer une maison d'édition, ce qui est loin d'être du petit beurre, et qui plus est, avec des thèmes de livres très attirants, j'ai dit BANCO ! Après tout, si le projet voyait le jour, j'allais recevoir des livres qui me tentaient bien (et que je me serais procurée de toute façon), et si le projet n'atteignait pas son objectif, et bien je ne déboursais rien. Pas de réelle prise de risque en somme.
Le projet a eu l'heureuse idée de voir le jour et j'ai reçu déjà 4 livres de la première saison.
Le premier livre est 115° vers l'épouvante, de Lazare Guillemot. Et il est excellent !

Un prêtre et un jeune guide se retrouvent pourchassés par un étrange nuage aux allures de crapaud sans yeux. Énorme, il semble tout sauf amical. Et lorsqu'un hydravion vient leur porter secours, on commence à sérieusement se poser des questions, non ?

Ce livre est un pur délice pour les amateurs de roman d'aventures : il est pour moi l'alliance de Lovecraft, pour le côté créatures répugnantes incroyables et très effrayantes, et d'Indiana Jones mais en mode équipe, pour le côté aventures. On ne s'ennuie pas une seule minute dans ce roman qui tient un rythme soutenu du premier mot au dernier point. Si vous recherchez un bon divertissement autre qu'un écran banal et abrutissant, je vous conseille fortement ce petit bijou. Je ne m'attendais vraiment pas à un roman de cette qualité pour le premier livre de cette saison de l'étrange et je suis très agréablement surprise. Les personnages sont tous bien campés, on ne sait pas tout sur eux, loin de là car l'action prédomine dans ce roman au détriment de moments psychologiques, mais l'auteur arrive à nous les rendre attachants. Que ce soit le prêtre, le jeune guide, les aventuriers de chocs père, fille et neveu, ou encore les jeunes matelots Gog et Magog, on a envie d'en savoir plus sur chacun d'eux, de mieux les connaître. Je ne sais pas s'il est prévu une autre aventure avec un ou plusieurs de ces personnages, mais je serai curieuse de le lire si c'était le cas. Le lecteur comble cependant avec plaisir les vides dans leur vie. Et comme l'histoire se déroule en des lieux connus, on croit vraiment être aux côtés de cette fine équipe. C'est vraiment un Lovecraft, sans la terreur. Certes, les créatures sont effrayantes, mais l'ambiance générale n'est ni angoissante ni oppressante, comme peuvent l'être les nouvelles du Maître. Et aucun plagiat ou volonté de s'inscrire dans le monde Lovecraftien ne se fait sentir : c'est un parallèle qui se limite aux créatures épouvantables qui poursuivent nos héros. Un bon roman d'aventures et d'épouvante, bien écrit qui se lit à vive allure.

Un excellent moment de lecture, je le recommande !

mardi 27 février 2018

Lecture : Bréchéliant


Heureuse sélectionnée à la dernière Masse Critique, j'ai reçu ce court roman des éditions Garamond. Merci à eux et à Babelio pour ce moment de lecture.
Dans un château, en lisière de forêt de Bréchéliant, vit une Dame qui se meurt d'ennui. Son mari est parti faire Croisade, et elle ne tolère pour seule compagnie qu'une conteuse, Ariane, et sa belle-sœur, Violaine, avec qui elle partage un lourd secret.
L'arrivée au château d'un naufragé retrouvé pour mort, va quelque peu bousculer tout ce petit monde.

C'est un récit à la mode moyenâgeuse, qui nous conte la vie recluse d'une Dame qui aurait préféré se consacrer à Dieu. L'écriture s'apparente à celle des écrits de cette époque, et l'ambiance se veut emprunte de légendes, celles qui animent la forêt de Brocéliande. Que sont ces petits papillons qui brillent dans la nuit et semblent plus apparentés à des petits hommes volants, pourquoi la forêt est-elle interdite à la jeune Onenne, gardienne d'oies ? Et d'où vient ce naufrage, que lui est-il arrivé pour qu'il garde les yeux ouverts mais vides, sans jamais parler ? Il n'y a pas vraiment d'éléments fantastiques, mais plutôt une ambiance un peu fantasmagorique. La première partie a peu d'entrain, soyons honnête et il faut vite passer la seconde partie pour que l'histoire s'enclenche réellement. La première partie dresse le décor, la seconde l'explore. La fin reste énigmatique, à dessein je pense, pour nourrir cette ambiance mystérieuse qui, comme toute légende, n'a pas d'explications. Elle est tragique à souhait, typique des romans de l'époque. La Dame cherche à connaître l'Amour, qu'il soit d'ordre divin ou humain, ne serait-ce que pour se tirer de cet ennui mortel.
Ce roman est une découverte qui ne laisse pas indifférent. Je suis contente d'avoir pu le lire, pour voir autre chose que ce que je lis habituellement. Mais je suis également contente qu'il n'ait pas été plus long. Le mystère n'est pas trop épineux, et même si rien n'est vraiment clair sur la fin, on ne ressent pas pour autant de frustration et l'on comble aisément les points obscures. Quant à l'écriture, cela nous permet également de nous frotter à un style différent, ce qui n'est pas plus mal et divertit totalement l'esprit.
À découvrir, pourquoi pas, comme une curiosité.

dimanche 21 janvier 2018

Lecture : Ninn tome 1

J'ai eu la chance de recevoir cette bande dessinée lors de la dernière Masse Critique spéciale jeunesse. Un grand merci à Babelio et aux éditions Kennes.
Ninn est une jeune fille passionnée du métropolitain. Normal vous me direz, ces deux tontons, qui l'ont recueillie et élevée y travaillent chaque jour. Normal, vous me direz, c'est dans le métro qu'elle a été trouvée par les mêmes tontons, tout bébé. Mais quand même, lorsqu'elle croise un étrange vieil homme parti à la chasse aux papillons – lesdits papillons ne semblant pas visibles – cela commence à devenir bizarre. D'autant plus lorsqu'elle se met à les voir aussi, ces papillons que personnes d'autres ne voient ! S'agirait-il d'une piste qui la conduirait à mieux connaître ses origines ?

Petite bande dessinée sans prétention, à l'histoire contemporaine, au départ réelle, puis glissant progressivement vers le fantastique. On se laisse happé avec plaisir par les dessins plutôt pour la jeunesse, mais tout à fait efficaces. Et puis, c'est aussi agréable de ne pas avoir à chercher ce qu'il faut voir dans des cases trop surchargées. Là, tout est lisse sans trop l'être, c'est joli, et participe à ce petit plaisir de vouloir connaître la suite. On tourne les pages au début lentement, puis de plus en plus vite, car le suspens ne fait que croître. Et lorsque se dévoile tout à fait cet aspect fantastique, on a même l'espoir de quitter progressivement aussi le monde de la jeunesse, pour glisser aussi vers l'adulte, plus sombre.
Une bande dessinée assez prometteuse et fort sympathique. À suivre…