jeudi 21 avril 2016

Lecture : La vengeance du Wombat et autres histoires du bush


Dans le cadre de la dernière session de CaroLire, je me suis lancée dans la lecture de ce petit recueil de nouvelles de Kenneth Cook. Je m'étais procurée ce livre car le titre m'intriguait et le tout me semblait bien dépaysant. Alors, pourquoi pas ?
Mais avant toute chose, qu'est-ce que le bush australien : il s'agit d'une région située au sud (sud-ouest et sud), caractérisé par forêts, bois et broussailles de type méditerranéen.

Le narrateur de ces nouvelles semble se confondre avec l'auteur lui-même : il s'agit d'un auteur qui arpente cette région pittoresque de l'Australie à la recherche de bonnes histoires à écrire et à raconter. Le pauvre homme se retrouve la plupart du temps dans des situations périlleuses, inextricables et dangereuses, que ce soit au contact d'animaux typiques (Wombat, Kangourou, Koala, serpents en tout genre), ou de personnages typiques (collectionneurs saugrenues, vendeur de grenade, éleveur de serpent, etc.). Et le lecteur savoure chacune de ces truculentes histoires en frémissant gentiment pour ce narrateur malchanceux, tout en étant persuadé que tout finira bien par s'arranger pour lui, de quelque manière que ce soit.

C'est sympathique. C'est dépaysant. C'est agréable entre deux lectures fleuves et on découvre un peu ce paysage et la culture particulière de l'Australie du Sud. Pourquoi pas comme lecture à la plage, ou quand on ne sait pas trop quoi lire de court et de plaisant, sans rechercher l'exceptionnel ou le coup de cœur. On sourit facilement face aux déboires de cet auteur qui se retrouve toujours dans les pires situations. On attend même chaque nouvelle comme une énième aventure désastreuse.
C'est un peu comme un apéritif : un moment agréable pendant lequel on picore de bons morceaux.

vendredi 15 avril 2016

Lecture : L'incolore Tsukuru Tazaki et ses années de pèlerinage


Dans le cadre de la nouvelle session du ClubSormand, je me suis lancée dans la lecture de ce roman, qui coïncidait avec ma première exploration de l'univers de Murakami. Je n'avais encore jamais lu de roman de cet illustre auteur japonais (et c'est pas faute d'en avoir acheté quelques uns). Je ne sais si c'était le début idéal, mais il en faut bien un et l'occasion s'est présentée.

Tsukuru Tazaki a appartenu, pendant son adolescence, à un groupe d'amis très proches qui communiaient dans une harmonie parfaite. Les sentiments échangés étaient purs, les cœurs s'épanchaient et se livraient totalement entre eux, les liens étaient forts et idéals. C'est en tout cas le sentiment qu'en a eu Tsukuru jusqu'à la rupture brutale lors de ses années universitaires, alors qu'il avait dû s'éloigner de ses amis pour ses études à Tokyo. Sans réelle explication, l'un d'eux lui a demandé de ne plus chercher à les voir ni à les appeler et, sous le choc, Tsukuru n'en a pas demandé les raisons. À partir de cette rupture, Tsukuru a dû se reconstruire…

Et c'est tout le sujet de ce roman, sa reconstruction et sa quête pour soigner sa blessure. C'est infiniment lent, mais la lecture ne s'en ressent pas pour autant. On n'a pas l'impression de subir ce rythme volontairement contemplatif et même, on trouve plaisant ce mode onirique. Attention, la lecture n'apparaît pas pour autant difficile, complexe, trop recherchée comme c'est souvent le cas dans les histoires dites "oniriques" ou "contemplatives". Et il ne s'agit pas non plus pour Herbert de contempler le plafond pendant des heures en se demandant pourquoi il vit. Non, pas du tout. Il y a de la tension dans cette histoire et on se laisse porter par ce pèlerinage du personnage principal à la recherche de la vérité, de ce qui lui permettra de panser ses blessures et de pouvoir avancer. L'écriture est très agréable et très douce, elle berce et crée en même temps le suspens. C'est une expérience assez curieuse la première fois mais très intéressante et très plaisante à vivre.
Cependant, je ne peux m'empêcher d'avoir ressenti de la frustration à la fin : on voudrait tant savoir s'il arrive ou non à atteindre le bonheur. Et l'auteur prend volontairement un malin plaisir à nous torturer dans ces dernières pages car, clairement, on sait qu'on ne saura pas et que cet imbécile de Tsukuru ne nous aidera pas !
Mais mise à part cette légère frustration (qui arrive quand même à la fin, je trouve ça risqué et gonflé de la part de l'auteur quand même, qui prend le pari de laisser son lecteur sur une note de déception et donc un avis mitigé !), j'ai bien aimé cette lecture qui est, finalement, un premier pas timide et sympathique au seuil de cet univers. Et puis, cette frustration fait finalement partie intégrante de cette ambiance japonaise. Le personnage de Tsukuru, aux réflexions et sentiments assez féminins je trouve, est typiquement le reflet de cette culture très sensible et très fine.

À lire pour découvrir l'auteur.

vendredi 8 avril 2016

Lecture : La légende de Momotaro


Dans le cadre de la dernière Masse Critique spécial jeunesse, j'ai été sélectionnée et j'ai reçu cet album des éditions Marmaille et compagnie. Un grand merci à Babelio et à la maison d'édition de ce bel illustré tout en poésie.

Momotaro est issu d'une pêche, qu'une vieille femme a reçu entre les mains alors qu'elle lavait son linge dans une rivière. Cet être alors minuscule va se révéler extraordinairement fort, au point de se voir confier une mission digne d'un héros…

Mon petit laïus, totalement dénué de poésie et de musique est tout le contraire de cette légende qui se lit à haute voix. La musique des mots répond à celle des illustrations magnifiques et le tout nous emporte facilement au cœur du Japon, aux côtés de cet être formidable de force et de simplicité à la fois. Un très beau conte à lire à son enfant, et même à soi-même, pour nous préparer à de doux rêves…

Un très bel objet à offrir, à s'offrir, à découvrir !
Et le petit mot qui accompagnait le pli était fort sympathique !


mardi 5 avril 2016

Lecture : Anno Dracula


Dans le cadre de la 8e session du Club Sormand, me voilà partie dans la lecture de ce roman de Kim Newman, pas si jeune que ça en a l'air, et pas si kitch que ça en a l'air non plus ! ^_^

Imaginez que Dracula n'ait pas été tué par Van Helsing et sa bande de potes, mais que le scénario inverse se soit produit. Le comte a converti la reine d'Angleterre en la transformant en non-morte, et en répandant sa cause telle une mauvaise épidémie dans tout Londres. Du coup les vivants et les vampires se côtoient, bon an mal an, au milieu du fog épais et des ruelles crasseuses. Et parmi tout cet embrouillamini, il y a ce bon vieux Jack qui manie le scalpel… en argent bien sûr, éventrant et terrorisant nos amis aux crocs acérés, et ravivant davantage les tensions entre les deux races, humains et vampires.

C'est une lecture bien sympathique et une alternative au récit de Bram Stoker qui est assez réussi je trouve. Disons que je m'attendais à un traitement chaotique mais le tout tient bien la route et c'est également un vrai plaisir de pouvoir croiser d'autres personnages connus, fictionnels ou bien réels, dans ce brouillard londonien de 1888. J'aurai peut-être éliminé un ou deux personnages en cours de route, mais j'ai la main leste et le scalpel facile ^_^. Cela dit, j'ai bien apprécié la transposition de Jack L'Éventreur dans le milieu vampirique et au sein même du récit bien amorcé par Bram Stoker.
Sans aller jusqu'à louer son écriture qui ne semble pas exceptionnelle, l'auteur arrive tout de même à nous mener dans les rues de Londres, sur les traces de Jack et sous l'emprise du comte Dracula avec adresse : on a envie de connaître le fin mot de cette histoire et l'on sent que l'auteur s'est documenté pour distiller au plus juste les éléments empruntés à l'Histoire, et ceux empruntés à la fiction, en les mêlant habilement et savamment. L'atmosphère est bien celle que l'on attend pour cette histoire, même si l'on ne ressent pas autant d'effroi et d'angoisse que dans celle de Stoker : on aurait peut-être voulu un peu plus de frémissements face à Jack. Quant aux différents personnages que l'histoire met en scène, ils sont tous assez attachants, à leur manière, et leurs différences les rend d'autant plus attrayants. Certains préfèreront peut-être l'espion gentleman, d'autres la vampire au physique de jeunette mais comptant de nombreux siècles à son actif. D'autres encore adhèreront à la cause du Docteur lorsqu'on trouvera un certain charme à la superficielle Pénélope…
Quant à la fin, elle est correcte et répond bien à la logique de l'ensemble. La nouvelle édition propose également une fin alternative, celle issue de la nouvelle originale, mais je préfère celle qui a été retenue pour le roman.
Pour résumer le tout, je dirai que l'auteur s'en sort brillamment dans cette reprise d'un récit culte, LE récit de vampire par excellence, celui qui a engendré les autres plus récent. Ce n'était donc pas facile de se frotter à l'ami Bram, et de reprendre son histoire en la modifiant selon son gré. Très vite, on aurait pu décevoir les inconditionnels de Dracula, mais j'en fais partie et je trouve que c'est franchement pas mal du tout !
Il existe également une suite à ce roman. Mais l'histoire de ce premier tome a le bon goût de présenter une fin suffisante pour que sa lecture puisse se terminer-là, si l'on ne souhaite pas poursuivre la route des personnages… survivants !
À lire, car c'est une très bonne fan-fiction (lol) !