mercredi 24 juin 2015

Lecture : Le dernier lapon


Dans le cadre de l'Événement CaroLire, je me suis plongée dans la lecture de ce roman qui traînait depuis trop longtemps dans ma bibliothèque.

En pleine Laponie, alors que le soleil daigne repointer le bout de ses rayons après une absence de 40 jours, un vol est commis dans un musée dédié aux traditions lapones. Un tambour de chaman a été dérobé. Quelques jours plus tard, on retrouve le cadavre d'un éleveur de rennes, les oreilles tranchées.
La police des rennes est conviée à participer à l'enquête. Klemet, un sami ou lapon, et sa coéquipière norvégienne Nina vont tenter de percer ce mystère qui s'épaissit lorsque l'ensoleillement gagne progressivement sur l'ombre de jour en jour. Qu'est-ce que ce tambour faisait entre les mains d'un français depuis la veille de la Seconde Guerre Mondiale ? Et pourquoi, après tout ce temps, l'avoir cédé au centre culturel de Laponie ? L'expédition menée en 1939 semble être la clé à ce mystère. Et quel rapport avec la mort de Mattis, l'éleveur, descendant d'un chaman ? Quel est le motif de la venue d'un géologue français dans ce grand Nord hostile ? Et que cache Aslak, ce sami si proche de la Nature et si éloigné des hommes ?

C'est un roman qu'il faut prendre le temps de savourer. Certes, son rythme est lent, mais une fois que l'on est pris, on ne peut plus lâcher cette enquête qui nous plonge dans les traditions d'un peuple méconnu, dans ce Grand Nord si éloigné de nos contrées.
J'ai eu quelques difficultés à rentrer dans l'histoire. Très certainement parce que trop habituée à cette vie de l'immédiateté, qui me rend trop exigeante et m'empêche de savourer des lectures qui prennent leur temps pour poser les choses. Grand bien m'en a pris de persévérer et de repousser cette impatience. Car les personnages se dévoilent petit à petit, au gré des événements. Klemet taciturne, sami qui n'est accepté ni par les siens ni par les norvégiens, semble un incompris dont on souhaite explorer le passé. Berit, lapone laestedienne ancrée dans cette religion sectaire, est une bonne âme qui n'oublie pas ses origines. Quant à Aslak, il est une énigme qui représente à lui tout seul le passé de ce peuple, désormais avide de respect et de reconnaissance tout en goûtant à la modernité offerte par l'envahisseur norvégien.
L'auteur nous campe avec justesse la réalité de cette région prise entre deux peuples : les lapons d'un côté, qui revendiquent leur terre, leur tradition et leur culture, et luttent pour récupérer (ou ne pas céder) du terrain, les autres peuples nordiques (norvégiens, suédois, finlandais, russes), qui ne veulent pas considérer ces peuples "soumis" et souhaitent s'approprier une terre qui, pour eux, leur est due. En toile de fond, la rigueur de ces terres, plongées dans la pénombre une partie de l'année, et que le Soleil rattrape de minute en minute chaque jour, l'homme redevenant ainsi homme avec une ombre. Les conditions terribles que vivent les éleveurs de rennes sont ici retransmises avec toutes les nuances de la réalité qui n'est pas la même pour tout le monde, les uns bénéficiant d'équipements ultra modernes, lorsqu'à l'extrême opposé les autres usent encore de simples skis pour mener leur troupeau dans cet univers glacial.
Et même Klemet, privé depuis son enfance de sa culture, semble y rester sensible. Bien qu'il ne manifeste pas vraiment de solidarité avec les autres samis, il a pourtant érigé une tente traditionnelle dans son jardin afin de recréer une ambiance intime, chaleureuse, empreinte de tradition. Et il reste très proche de son oncle, chanteur de chant traditionnel, les joïks, et qui l'aidera à percer le message du tambour.

J'ai beaucoup aimé cette virée en Laponie. L'auteur m'a fait découvrir une culture que je ne connaissais absolument pas, il m'a fait voyagé dans ces terres enneigées, engoncée dans une parka par moins quarante, sur un scooter perçant la pénombre et redécouvrir le levé du Soleil comme un miracle chaque jour. Il a titillé ma curiosité, mon impatience à connaître ce mystère du tambour, le message qu'il recèle, le pourquoi de cette mort d'un sami. La noirceur de cette histoire est vraiment tout en finesse et en nuances et la fin est tout simplement évidente et parfaite !
Une vraie bonne histoire pour découvrir un autre monde et rondement menée. À lire absolument !

jeudi 18 juin 2015

La vie secrète des animaux de compagnie - vidéo

Voici le prochain film des créateurs de Moi, moche et méchant.


Pas mal non ?

vendredi 5 juin 2015

Lecture : Étiquette & espionnage


Heureuse sélectionnée à l'opération Masse Critique spécial imaginaire, j'ai reçu le premier tome de la nouvelle série de Gail Carriger.
J'ai été enchantée et ravie de cette lecture, comme à chaque fois que je lis cette auteure.

Sophronia est une jeune fille désespérante pour sa mère, tant dans ses révérences catastrophiques, son absence de maintien correct pour la jeune fille qu'elle est, ou encore son peu d'attention à son apparence. Quant à ses manies de grimper partout et de tout mettre sans dessus dessous, cela ne fait que rendre Sophronia d'autant plus ingérable pour sa mère, qui décide de l'envoyer dans un pensionnat. Le pensionnat de Mlle Géraldine saura parfaitement lui apprendre les bonnes manières et, si ce n'est la transformer, au moins la rapprocher de ce que devrait être une jeune fille de son âge et de son statut.
Sophronia n'a pas même le temps de dire ouf ! qu'elle se retrouve très vite confrontée à la directrice en visite à sa mère et que, très vite, elle se retrouve dans une calèche qui l'emmène sans perdre une minute au pensionnat. Là, elle y fait la rencontre de Dimity et de son frère qui lui apprennent que le pensionnat n'enseigne pas tout à fait ce qu'elle en attend.
Entre la révérence et la bonne tenue adéquat au type de soirée, Sophronie devra aussi apprendre la tromperie, l'espionnage, l'art de se battre… mais aussi la bonne manière de donner la mort !

C'est frais, c'est entraînant, c'est divertissant dans la plus pure acceptation. C'est fantastique (dans tous les sens du termes !). L'histoire se passe 25 ans avant la série déjà connue du même auteur : Le Protectorat de l'ombrelle, dont j'ai lu les 3 premiers tomes. Cette fois-ci, la série campe un personnage de quatorze ans et s'adresse donc davantage aux jeunes adolescents. Mais le ton, l'humour et la désinvolture qui caractérise le personnage principal du Protectorat de l'Ombrelle se retrouve complètement dans cette nouvelle série. Pour peu que l'on ne soit pas une fille très "fille", on se retrouvera dans le personnage de Sophronia qui n'abandonne pas son penchant à nourrir sa curiosité maladive, au prix de jupon, ongle et autre frivolité qui n'ont aucune importance à ses yeux, si ce n'est de possibles outils pour arriver à ses fins. On y retrouve le personnage de Geneviève Lefoux, âgé alors de 9 ans, avec grand plaisir et une descendante du clan Maccon.
Mais même si vous n'avez pas encore lu un seul livre de cette auteure, je conseille la lecture de ce premier tome car il est délicieux pour rentrer en douceur dans l'univers de Gail Carriger.
Pour ceux qui connaissent l'autre série, disons que celle-ci est tout aussi sympathique, manque cependant la touche "adulte" puisque clairement destinée aux adolescents. Je vous laisse deviner ce que j'entends par là… ;)
En tout cas, je vais très certainement lire la suite, et terminer également Le Protectorat de l'Ombrelle.

Seul bémol, la traduction est toujours aussi chaotique ! Pitié, serait-ce possible d'avoir une traduction plus fiable dans un français qui ne laisse pas perplexe le lecteur ?