mardi 20 janvier 2015

Lecture : L'océan au bout du chemin


Dans le cadre de la nouvelle session de CaroLire, je me suis plongée dans le nouveau roman de Neil Gaiman. Et même s'il n'avait pas été à l'honneur de la nouvelle session de mon club de lecture, je l'aurai de toute façon lu, dévoré, bu goulûment !
Car c'est ce que j'ai fait !

Pendant un enterrement, un homme se retrouve non loin de là où il a vécu enfant. Il s'échappe de cette journée pesante pour aller retrouver les lieux de son enfance, et notamment la mare située derrière la maison de sa voisine, que cette dernière appelait l'Océan. C'est ici qu'il y a vécu des événements bouleversants alors qu'il n'avait que 7 ans, qu'il avait encore peur du noir, et que Lettie était venue l'aider dans une étrange affaire. Les souvenirs lui reviennent comme jamais auparavant.

Cette histoire est assez troublante. Le conteur magicien qu'est Neil Gaiman réussit en effet à nous faire ressentir cette atmosphère si particulière qui nous habite enfant, celle où notre monde peuplé d'étrange et de merveilleux est tout aussi réel que celui des adultes, où nous oscillons entre les deux, tout en sachant parfaitement ce que les adultes ne voient pas ou ne comprennent pas comme nous. Un monde parfaitement cruel, totalement sauvage, où seul nous, enfant, pouvons régler les problèmes car seul nous, enfant, sommes capable de voir ce qui reste désormais hors d'atteinte des adultes. Nous, ou d'autres qui n'ont jamais quitté ce monde fantastique. C'est loin d'être un monde gentil, c'est bien plus proche du monde d'Alice, sauf que ce n'est pas un rêve - cauchemar plutôt - même si pour finir, il ne nous en restera qu'une brume dans notre esprit devenu par mégarde adulte.

J'ai adoré. Je ne peux vous en parler plus en détail sans déflorer le contenu et ce serait purement criminel. Car je suis convaincue que chacun y trouvera son compte, y retrouvera son enfance peuplée de mauvais épisodes qui nous ont fait frôler les frontières de ce monde étrange qui nous habitait, celui où on se créait notre univers, peuplé des personnages de nos livres, de nos comptines, de nos jouets, si vivants et réels qu'ils prenaient alors vie parfois. De nos propres mythes ainsi créés, disparus ou plutôt enfouis en nous alors que nous quittions ce monde merveilleux pour celui sombre et moins coloré de l'âge révolu.
Merci à Mr Gaiman pour ce petit voyage au pays de l'enfance sauvage que nous aimons aller explorer de temps à autre, quand nous n'arrivons plus à supporter la grisâtre quotidienne !

Petite note sur la couverture : même si la couverture française convient bien à l'histoire, je garde une préférence pour celle originale, qui correspond bien plus au propos. Mais seuls ceux qui l'ont lue peuvent comprendre ma remarque.

mardi 13 janvier 2015

Lecture : Spiridons


C'est Nakiami qui m'a donné envie de me plonger dans cette histoire, vivement encouragée aussi par sa tante.
Et je les en remercie car cette histoire, écrite par un jeune auteur, est tout à la fois prenante et originale.
C'est celle de Victor, jeune français qui part pour la Russie y trouver le fils de celui qui l'a élevé, afin de lui apporter une enveloppe. Mais il ne trouve que petite frappe et violence qui le conduisent aux portes de la mort. Sans Olga, il y serait peut-être resté, à mourir de froid et de faim. Cette tzigane, il la retrouve un peu plus tard, alors qu'il a réussi à se trouver un travail pour se nourrir. Elle lui offre le repas et le logis en échange d'un travail qui consiste à rentrer ses notes sur une base informatique. Curieuses notes, comme il le constatera. Mais plus curieux reste la suite, lorsque sa protectrice meurt, lui laissant sur les bras une mission à accomplir et cinq prisonniers au comportement inquiétant : ils semblent inconsistants lorsqu'on les touche, pèse une plume si on les porte, et n'arrivent pas à se déplacer correctement. Logique, ils sont morts ! Et avec un moine borgne aux trousses, le jeune Victor n'a pas fini de voir son monde bouleversé…

Je n'en dirai pas plus, il faut que vous le lisiez. L'ambiance y est particulière. Je ne sais pas si elle est typique lorsque l'histoire se passe en Russie. Pour avoir lu dernièrement Catherynne M. Valente, j'avoue que l'ambiance y était aussi singulière, imprégnée d'une culture qui nous est moins familière et qui nous plonge dans un monde nouveau, mystique. Et cette imprégnation fait vraiment du bien car elle nous bouleverse un peu de notre univers connu et plus facile.
Au-delà de ça, cette histoire bouleverse aussi par les émotions qu'elle suscite, tout autant tristes que drôles. Les vivants et les fantômes se côtoient et luttent pour rester ensemble, unis, tout en essayant aussi de s'entendre et de s'accorder entre eux. Le combat, tout autant interne qu'externe, est une belle image de la vie que l'on connaît, finalement, où on doit d'abord ne plus douter pour convaincre les autres…
Sans rentrer dans une philosophie de bas étage, j'insiste pour défendre ce roman ni trop court, ni trop long, qui nous plonge dans le froid russe et nous entoure de fantôme bienveillants mais souffrants, au cœur d'une intrigue dont on ne lâche pas le fil, emprunt de culture tsigane (bien qu'ignorante, je ne pourrais attester de sa véracité)… même si la suite et fin (je l'espère) se poursuivent dans le tome 2.
Victor, se pourrait être nous, français perdu dans l'Est enneigé, condamné pour survivre à pénétrer dans une culture étrangère corps et surtout âme. Les fantômes, ils sont drôles et attachants, cruels et poignants. L'auteur est une personne machiavélique qui joue avec nos nerfs et nous enchaîne à son roman, sans jamais nous lâcher, jusqu'aux portes du deuxième tome (qu'il faut absolument que je lise).
Je ne sais si je vous ai convaincu, mais moi je le suis pour la suite.

vendredi 9 janvier 2015

Lecture BD : Maggy Garrisson T1 : Fais un sourire, Maggy

Grâce à la dernière sélection Masse Critique, j'ai eu la chance de recevoir entre Noël et le Jour de l'An cette bande dessinée des plus sympathiques. Un grand merci à Babelio et aux éditions Dupuis de m'avoir offert ce bon moment de lecture.
Maggy cherche du travail depuis deux ans. Grâce à sa voisine ou concierge (je ne sais plus mais ce n'est pas un point important), elle trouve un travail d'assistante auprès d'un privé. Ça pourrait être plutôt excitant, mais le bonhomme a plutôt l'air paumé et termine rapidement aux urgences après s'être fait tabassé dans son bureau. Maggy, petite rouquine rondelette au caractère bien trempé va finalement mener l'enquête un peu malgré elle, poussée par des occasions de se faire un peu d'argent, par la curiosité aussi et par l'amitié finalement.

L'histoire est honnête. Difficile d'expliquer mon propos mieux que cela, disons que l'histoire ancrée dans le réel d'un quotidien grisâtre londonien est réaliste. Maggy n'est pas un top modèle, elle ne sort pas de Saint-Cyr, et pourtant elle sait réfléchir et saisir les bonnes occasions de se faire de l'argent (et donc de survivre finalement). Elle n'est pas non plus un génie, mais elle a du répondant et va de l'avant. Tout cela la rend fort sympathique et très attachante, et on a bien envie de savoir si elle va réussir à percer le mystère de ce passage à tabac que son nouveau patron a subi. Très vite, on comprend aussi que le réalisme de la situation ne laisse pas de place à une morale artificielle qui ficherait tout par terre. Non, Maggy n'est pas une fille bien, ni un ange, juste quelqu'un qui cherche à survivre dans ce monde de brute.

Quant aux dessins, je ne les trouve pas spécialement originaux ni superbes, mais le coup de crayon colle bien au style de l'histoire. Et Maggy est très bien croquée, ni trop, ni trop peu dans ce jeu de banaliser ce personnage pour la rendre la plus proche du lecteur possible, bien loin du physique des magazines plébiscités sans tomber dans le trop moche non plus.

Tout ça donne bien envie de lire le tome 2…


jeudi 8 janvier 2015

Bilan de mes lectures de 2014


Bonne année ! Il est vrai qu'on l'entend tellement autour de nous qu'on oublie parfois de le souhaiter.
On l'espère toujours mieux que la précédente, on va surtout espérer le maintien de certains points cruciaux, comme la santé (c'est bête à dire mais ça reste essentiel), le bonheur et l'amour.
Pas facile au vu des derniers événements. L'année sera rude car dès les premiers jours, on a déjà bafoué ces 3 points fondamentaux.
Bref, là n'est pas mon propos.

Mon petit bilan de lectures de cette année écoulée s'annonce plutôt faiblard. Il faut dire que je me suis découverte un engouement pour une autre activité (en plus de la broderie) : le crochet. Et comme je n'ai pas don d’ubiquité, et bien mon temps s'est partagé radicalement entre les livres et le fil.
D'ailleurs, si le cœur vous en dit, vous pouvez aller traîner sur mon blog dédié à cette activité, par ici.

Et voilà, je divague encore…

Je reprends, voici la liste des livres lus en 2014 (romans), une grosse vingtaine, si on les compte tous (histoire en plusieurs tomes) :

Le Dragon Griaule
Ratburger
Ça (T1 et T2) 
Dark secrets 
Impact 
43, rue du Vieux-Cimetière tome 1, 2, 3, 4, 5 et 6
Pour quelques milliards et une roupie 
Stupeur et tremblements 
Sunk
Bastards 
Les ombres du Rochambeau 
Les Lames du cardinal 
Âmes perdues 
Ours 
Bifteck 
Lockwood & co 
Immortel 
Même pas mort
Dark Lord 
La Pierre de Tu-Hadj T1et T2

Tous n'ont pas été d'une lecture excellente, il faut bien l'admettre, mais tous à leur manière m'ont fait passer un bon moment.



Il y a eu bien sûr les coups de cœur de cette année : Même pas mort, Immortel également, et aussi Ours, à sa manière.






Et puis les lectures qui m'ont fait découvrir des univers riches et totalement dépaysants : Le Dragon Griaule et Les Lames du Cardinal.






 Enfin, il y a eu les atypiques, ceux qui m'ont un peu dérouté pour un moment : Sunk, Âmes perdues, Bastards, et le plus marquant : Ça.


 


 Les belles découvertes pour clore le bilan, qui ont été presque exclusivement dans le domaine jeunesse : Lockwood & co, 43, rue du Vieux Cimetière et Dark Lord.



C'est une toute petite liste mais qui m'apparaît presque plus intense en émotions suscitées que d'autres années plus prolifiques en lectures. C'est presque comme si, ne pouvant en lire autant que d'habitude, je m'étais réservée à la quintessence (j'exagère bien sûr) dans certaines émotions.
Je suis bien contente en tout cas d'avoir lu ces livres et je me souhaite d'aussi charmantes lectures pour 2015.
Et je pense que ça commence plutôt bien avec Spiridons. À suivre…