jeudi 19 février 2015

Lecture : La Ville des morts

Un grand merci à Babelio et son Masse Critique (et bien entendu, un grand merci aux éditions du Masque aussi), qui m'a permis, comme à chaque fois, de découvrir un nouvel univers à la fois déroutant et sympathique.
Claire DeWitt est une détective privée, pardon, LA détective privée incontournable pour tout mystère en déroute. Léon la contacte pour qu'elle élucide le mystère qui entoure la disparition de son oncle, procureur à La Nouvelle Orléans, qu'on n'a plus revu depuis la terrible tempête qui a dévasté la ville. Car il est persuadé qu'il ne s'est pas noyé comme d'autres, non, il a disparu pour d'autres raisons et c'est Claire qui est chargée de découvrir pour laquelle.
Alors, équipée de son célèbre Détection du maître incontesté Silette ès privé, la jeune femme, qui prétend à la quarantaine pour mieux gagner en crédibilité, revient dans cette ville qu'elle avait quittée des suites de la mort prématurée de celle qui l'avait formée…

Rien que pour le personnage de Claire, il faut lire ce livre. Pour l'histoire, je ne dis pas. Le rythme est un peu lent je trouve, mais finalement, fidèle au genre du privé sur fond de jazz à la Nouvelle Orléans. Pour cette fois, le charme des années 20 a cédé la place à la mélancolie et au tragique qui ont suivi la tempête dévastatrice. L'auteur nous plonge dans ce climat plus actuel et plus dur peut-être, sans pour autant tomber dans la déprime. Je n'ai appris la catastrophe que du fin fond de ma petite France, à l'époque, bien loin de toute cette horreur et j'ai finalement été contente d'en apprendre un peu plus sur l'atmosphère et l'ambiance, sur la réalité pour les habitants, et surtout sur cette ville, tempête mise à part, qui m'a toujours attirée. La vie difficile des jeunes livrés à eux-mêmes et qu'il est impossible de blâmer lorsqu'ils tombent dans la drogue, les miséreux qui traînent leurs guêtres deci delà, le carnaval et son folklore…
Claire est un personnage plus qu'attachant. Elle est complexe, avec sa vie un peu paumée, ses mystères non élucidées qui plombent son quotidien et, parmi le plus douloureux, celui de la perte de son amie jamais retrouvée, son aplomb et sa capacité d'observation inimitable, ses vices alcool et drogues, sa témérité qui frôle plutôt l'inconscience, son franc-parler et son désir de connaître cette terrible vérité, même si cela implique tristesse et désillusion.
Elle est unique, humaine, drôle, intelligente, inconsciente et surtout folle… (j'ai presque envie de dire qu'elle me ressemble mais vous trouveriez que j'exagère !). Bref, elle a tout pour plaire !

À lire, pas pour découvrir un coup de cœur ni une grande découverte, mais pour passer un bon moment au côté d'un privé à la Nouvelle Orléans.

vendredi 6 février 2015

Lecture : Le Livre perdu des sortilèges


Je viens de terminer la lecture de ce roman, que mon Jules m'avait offert à une occasion festive.
Je ne m'attendais pas vraiment à cette histoire, faut dire que je ne m'attendais pas à grand chose.
J'avais quelque réticence, car j'avais lu quelques critiques mitigées à son sujet.
Mais les premières pages ont dissipé mes préjugés et m'ont plongé totalement dans l'histoire.

Diana Bishop est une historienne qui fait des recherches sur l'alchimie, à l'université d'Oxford. Elle est une sorcière qui, suite à la mort de ses parents alors qu'elle était petite fille, et qui étaient eux-mêmes de talentueux sorciers, a décidé de n'avoir jamais recours à la magie. Jamais ? Il lui arrive parfois de faire quelques rares exceptions, et c'est à ce moment-là qu'elle croise la route d'un vampire ténébreux (oui, les vampires sont toujours ténébreux dans les romans de bit-lit, on ne les rencontre jamais autrement).
Ce dernier use de tous ses pouvoirs charmeurs à son encontre mais la bougresse résiste… un peu. Est-ce que ce séducteur inné s'intéresse à elle pour le manuscrit qu'elle a récemment consulté et qui était ensorcelé, ou bien pour d'autres raisons obscures ?
C'est alors que de nombreuses autres créatures apparaissent à la bibliothèque et semblent vouloir l'approcher ou la surveiller d'un peu trop près. Mais qu'est donc ce manuscrit pour attirer autant de monde, et surtout de créatures différentes. Car les sorciers et les vampires ne sont pas les seuls à y montrer de l'intérêt, voilà que les démons se manifestent aussi…

Histoire facile, lecture facile, moment de pur divertissement. Tout est dit, et le plaisir n'en reste pas moins omniprésent. On se retrouve telle une gamine de 16 ans qui tourne avidement les pages de ce roman de plus de 600 pages pour mieux le dévorer et aboutir, crocs dehors, à la dernière page qui ouvre bien entendu sur la suite (sinon, ce ne serait pas drôle). Que dire de plus ? L'écriture n'a rien d'extraordinaire, elle est assez passe-partout, l'ambiance bien américaine, certains passages sont énervants car dégoulinants de mièvrerie (pas autant que Twilight, mais je pense qu'on s'en rapproche dangereusement). Mais cette histoire reste tout de même un bon moment qui s'avale sans avoir vraiment le temps de respirer. Une sorte de lecture coupable, me direz-vous ? Oui, peut-être pourrions-nous la qualifier ainsi, bien que je ne me sente aucunement coupable, car j'ai vraiment bien aimé. Il y a peu d'originalité dans ce thème vampirique et sorcier, mais le tout garde une logique bien menée et en appelle à notre curiosité. On tourne les pages très vite et c'est bien sympathique de se laisser ainsi aller.
Un bon petit roman, pour ceux qui veulent décompresser sans trop réfléchir.