jeudi 23 février 2017
Lecture : Contes de la plaine et des bois
Pour mon anniversaire, mon Jules m'a offert ce court roman qui me faisait de l'œil depuis un moment.
Le narrateur est un vieil homme qui vit seul dans un château entouré d'une forêt jalousement protégée. Il est le créateur d'un personnage de dessin animé, Mister Kreekle, un écureuil qui casse les noisettes entre ses doigts. Il est surtout le fondateur d'une entreprise immense qu'il dirige désormais de chez lui. Il entend un jour son chien Dick aboyer. Dick était son chien lorsqu'il était jeune, mais il est mort, il y a de cela bien longtemps…
Le narrateur, en partant à la recherche de son chien, va faire le plus improbable des voyages, celui d'un retour dans son enfance, lorsque son chien était encore vivant et qu'il se baladait dans la forêt voisine, à cette époque où il imagina les contes de la plaine et des bois, un retour au pays imaginaire, un retour aux sources. Oui mais voilà, depuis soixante-dix ans, le décor a quelque peu changé. Et Dick est en fait Albert, le chien d'un jeune garçon qu'il va croiser. Avec ce dernier, ils vont retourner sur les traces des principaux sites qu'il explorait étant jeune, sur les traces des origines de sa création.
On ne devrait pas dire de ce roman qu'il a une part de fantastique. Je m'attendais du coup à autre chose et cela peut apporter une petite déception au lecteur qui fait face à tout autre chose. Heureusement, la plume de l'auteur empêche totalement cette déception car le lecteur fait face à une invitation poétique dans l'imaginaire incroyable de quelqu'un qui n'a jamais grandi vraiment et qui n'a jamais cessé de regarder le monde qui l'entoure comme un enfant. Alors on a d'un coup le dos voûté un peu douloureux, et on s'appuie sur une canne mais on aperçoit la feuille rouge qui virevolte et nous plonge dans une rêverie, on voit le pont qui mène sur la petite île au moulin qui ne figure pas sur la carte des adultes, et notre esprit vagabonde avec les étoiles en pensant à notre compagnon bien-aimé mort sans amour.
Il faut, pour lire ce roman, laisser de côté sa part d'adulte qui vit dans le futur et court sans cesse après le temps. Il faut retrouver son regard perdu, cette faculté de rêvasser et de ne pas se préoccuper de l'heure qui tourne, cette poésie de l'enfance qui nous manque tant et qu'on peine à retrouver. C'est un roman un peu contemplatif dirait-on, mais surtout enchanteur qui transforme plaine et bois en songe...
À ne pas mettre entre toutes les mains, mais à découvrir pour ceux que l'aventure tente.
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