vendredi 30 octobre 2015
Lecture : Les âmes envolées
Après l'effort surhumain que j'ai dû faire pour lire jusqu'au bout la traduction ignoble du Trône de fer, il me fallait renouer avec ma langue si chère à mon cœur et savourer la lecture de phrases correctes et, pourquoi pas, bien écrites.
Mon choix s'est alors porté sur ce roman de Nicolas Le Breton et ce fut un excellent choix pour me remettre de mes émotions.
Paris à l'aube de la Seconde Guerre Mondiale. Louis Lépine, célèbre préfet et père du non moins célèbre concours d'inventions doit faire face à une affaire des plus étranges : les morts semblent revenir à la vie, animés tels des automates par un étrange souffle. La bande à Bonnot elle-même, dont les membres sont morts presque sous ses yeux, lui font face à nouveau tels des zombies. Et ces morts animés font montre de terribles intentions : ils kidnappent les femmes et les savants et semblent suivre un but bien précis. Et cet aérostat en forme de raie manta planant d'une sinistre façon n'augure rien de bon. N'aurait-elle pas un lien avec ces réÂmnimés ?
Ah, quel plaisir de lire un bon roman steampunk ! Le Paris de ce roman n'a pas connu la voiture, et peu le bateau ou le train. Par contre, l'aérostat, le ballon dirigeable, et tous ces dérivés des inventeurs Giffard et compagnie pullulent dans les cieux de notre Paname du début du XXe siècle revisité. L'Histoire est réécrite et l'on croise du beau monde entre les lignes de Le Breton : Aleister Crowley occultiste et auteur (il fut surnommé The Great Beast 666 quand même !), Gustave Le Bon l'anthropologue et sociologue, les frères Reclus géographes, savants et médecin, Marie Curie, Alexandra David-Néel la tibétologue et bouddhiste, première femme à avoir séjourné au Tibet, la baronne Léontine Delaroche, première femme pilote, et enfin Alexis Carrel, chirurgien célèbre, entre autre, pour ses expériences sur le cœur.
Je ne les nomme pas tous, je passe sur Clémenceau et Pétain, qui font une "apparition" (vous pourrez savourer ce trait d'humour en lisant le livre), mais on sent bien que l'auteur ne s'est pas lancé dans une histoire purement fictive : il y a de l'étude là-dessous et une volonté de revoir les choses selon un autre point de vue. Il ajoute à sa mixture un peu de fantastique, pour que le tout soit bien assaisonné et nous voilà parti les cheveux dans le vent, vêtu d'un corset d'amarrage, de lunettes pouvant détecter le Vril, un fusil sur l'épaule et un haut de forme attaché sous le menton. On plane dans les airs sur un vaisseau flottant et on cherche désespérément à sauver le monde, notre monde. On voyage de Paris à l'Himalaya, et on repasse par Evian. Amour, trahison, occultisme et Savanturiers, sont les ingrédients de cette aventure intrépide au rythme soutenu sans être affolé. La fin déroute un peu et parfait totalement cette volonté de changement de l'histoire telle qu'on la connaît, tout en restant ouverte à quelques possibles revirements. À nous d'imaginer lesquels…
Un très sympathique roman, très plaisant à lire pour les amoureux du Steampunk mais aussi pour ceux qui souhaiteraient connaître le genre ! Bref, à lire !
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