mercredi 18 juin 2014

Lecture : Bastards


Dans le cadre d'une Masse Critique, Babelio m'a donné l'opportunité de me plonger dans l'univers d'Ayerdhal, un auteur que j'ai souvent croisé en dédicaces dans divers salons et foires, et dont j'avais envie d'explorer les livres.
C'est chose faite, pour mon plus grand plaisir.

Alexander Byrd est un auteur à succès qui vient de décrocher le prix Pulitzer pour son dernier roman, et peine à trouver l'inspiration à la hauteur de ses exigences. Il se tourne vers ses nombreux amis pour chercher de l'aide et l'un d'eux va lui conseiller de s'inspirer d'un fait divers étonnant pour déclencher sa plume. L'enquête commence alors pour lui au sujet d'une vieille dame qui, attaquée par des voyous, se serait défendue un peu trop glorieusement pour son âge, aidée par un outil de jardin et son compagnon félin. En creusant un peu, il découvrira d'autres faits divers qui ressemblent étrangement à celui-ci, des marques de griffes appartenant à des félins bien plus gros qu'un chat permettant de recouper les différentes histoires assez fantasques.

Ce n'est qu'une courte mise en appétit, juste le début pour vous inciter à lire ce roman extraordinaire. On pourrait penser à un polar mâtiné d'éléments fantastiques au début de la lecture, mais l'auteur ne nous donne pas vraiment le temps de prendre du recul pour s'intéresser au genre : on est immédiatement plongé dans l'action, et les événements s'enchaînent sans qu'on ait le temps de reprendre son souffle. Par de savantes touches au préalable partielles, puis de plus en plus présentes, l'auteur distille son fantastique par le biais de chats qui semblent se multiplier à mesure que de nouveaux personnages apparaissent. Il y a un moment où nous sommes un peu perdus entre tous ces protagonistes, mais on reprend vite pied et l'histoire mystérieuse titille bien trop notre curiosité pour que l'on abandonne en si bon chemin. Arrivé au milieu du livre, on a le sentiment d'être proche de la fin et pourtant rien de va plus : l'action rebondit sans effort ni artifice d'aucune sorte et l'histoire bascule tout à fait dans le fantastique teinté de mythologie égyptienne bien menée et bien vue.
C'est un peu comme si l'on quittait avec le héros la réalité trop banale de notre quotidien pour se plonger tout à fait dans une autre réalité, celle des portes "Houdini" comme les appelle Alexander.

J'avoue que l'auteur m'a parfois un peu perdue au milieu de l'intrigue un peu trop teintée de nouvelles technologies pour moi, et je pense n'avoir pas compris toutes les allusions mythologiques, n'étant pas une experte ès mythologie égyptienne, mais l'ensemble reste tellement plaisant et sans temps mort, l'histoire est tellement touffue et riche, que je garde un très bon souvenir de cette lecture enrichissante, puisqu'elle m'a poussée à me renseigner un peu plus sur certains thèmes qui m'étaient trop méconnus.
Seul bémol, le trop grand nombre de personnages et l'action rondement menée empêchent le développement des différents protagonistes qu'on aurait aimé mieux connaître. C'est presque toute une saga réduite à un seul roman et, arrivé au terme de l'histoire, on ressent un peu de frustration de n'avoir pas pu rester plus longtemps à explorer les histoires des uns et des autres, les secrets et mystères qui demeurent encore, et bien sûr continuer la route qu'emprunte chacun… Peut-être que toute cette histoire méritait plusieurs tomes ! Et pourtant, dieu sait que je n'aime pas les histoires qui sont délibérément étalée sur des tomes et des tomes. Mais pour le coup, c'est un peu comme si Harry Potter était racontée en 500 pages ! (la comparaison avec le célèbre sorcier s'arrête bien entendue là, n'y voyez pas d'autres points communs, il n'y en a pas).

Pour terminer sur une note plus positive, il n'en reste pas moins que ce roman est riche d'une grande originalité qui le propulse vers le haut et qui me fera lire, bien entendu, d'autres romans du grand Ayerdhal !

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