mardi 23 septembre 2014
Lecture : Immortel
Dans le cadre de la nouvelle session du Club Sormand, je me suis plongée dans une étrange lecture, celle de ce roman pour le moins atypique et si fraîchement dépaysant. Eclipse est une ancienne maison d'édition devenue collection chez Panini books assez coutumière du fait : la publication de romans qui entraînent leurs lecteurs hors des sentiers battus. Et c'est bien agréable je dois dire. J'avoue que je n'aurais probablement pas tenté l'aventure sans le club mais je suis bien contente de cette expérience.
Maria Morevna a vu ses soeurs partirent de la maison aux bras d'hommes auparavant oiseaux. Elle a découvert l'existence d'un conseil de lutins de maisons derrière la cuisinière, alors lorsque l'Immortel Kotcheï vient demander sa main et l'enlève pour son pays du tsar de la vie, que pourrait-il arriver de plus étrange ? Avoir des amis rochers, carabine et dame blanche ? Accomplir les épreuves de la sorcière Baba Yaga ? Ou tout simplement survivre à la vie ou à la mort ?
Sur contexte de révolution russe, les contes et légendes russes traditionnels s'entremêlent et forment la trame serrée de cette histoire prenante et magique. L'héroïne oscille entre les 2 mondes : réel et imaginaire des contes sans plus distinguer l'un de l'autre lorsque le lecteur se perd aussi mais par la volonté même de l'auteur : la révolution synonyme de modernité est bien plutôt la mort des traditions ou l'illusion de sa mort. Car sous les dehors d'un nouveau monde, il ne s'agit en fait que le recommencement de la boucle qu'est l'histoire, pas celle avec un grand H mais celle des légendes qui se jouent sans fin, immortelles.
J'ai beaucoup aimé car cette histoire nous incite à nous plonger dans ces contes russes que je ne connaissais pas du tout. Riches, teintes d'un merveilleux particulier car empreints d'une ambiance propre à eux-mêmes, les contes nous immergent dans un monde cruel ne répondant qu'à sa propre logique. En somme, un conte quoi. Mais il est agréable d'explorer ceux d'une autre culture, loin de nos codes et de nos coutumes si familières. On y apprécie ce qu'on ne voit plus bien dans les nôtres, car trop rebattus, à savoir leur beauté parfois froide, une violence si attendue et si crue, et le rythme mélodique telle une rengaine, une comptine enfantine. C'est un peu comme un poème et l'auteur réussit son coup en nous le transcrivant teinté d'Histoire.
Une belle perle à lire pour connaître cet immortel.
mercredi 10 septembre 2014
Lecture : Lockwood & co.
Je me suis laissée tenter, comme cela peut m'arriver parfois, par une lecture jeunesse, disons adulescente, lesquelles me font très souvent passer un bon moment.
La lecture en question est un roman de Jonathan Stroud qui n'échappe pas à cette règle.
Afin de vous imprégner de son ambiance, et avant que je ne me lance dans un commentaire soporifique mais néanmoins intéressant (enfin j'espère !) quoi de mieux qu'un trailer tout spécialement concocté pour la sortie aujourd'hui même de ce premier tome, L'Escalier Hurleur :
Pour ma part, cela m'a fait penser à La Dame en noir, un roman adapté au cinéma il y a deux ans je crois et dont le personnage principal avait été incarné par Daniel Radcliffe. Une ambiance assez sombre, une histoire de manoir hanté, et bien sûr bien assaisonné de peur et d'angoisse.
Lucy est une adolescente vivant dans un Londres marqué par une époque frappée par un phénomène inexpliqué et pourtant bien réel : les fantômes existent ! Leur présence physique n'est perçue que par les enfants, les adultes ne ressentant qu'un malaise, selon la puissance du fantôme.
Lucy est un agent, un de ces enfants qui travaillent à débarrasser les lieux de fantômes envahissants et surtout dangereux. Elle travaillait jusqu'ici à la campagne mais, suite à un accident mortel, a fui la demeure familiale pour rejoindre la capitale. Là, elle se met en quête d'un travail dans une agence indépendante et tombe sur l'annonce de Lockwood & co, à la recherche d'un collaborateur…
J'ai essayé de vous dévoiler le moins de chose possible sur l'histoire, ce qui explique la pauvreté de mon synopsis. Mais ce serait gâché le plaisir que de vous en dire plus.
Nous ne sommes pas dans l'ambiance de La Dame en noir, car l'atmosphère y est plus légère et surtout les personnages y sont plus jeunes. On note également des pointes d'humour omniprésents qui rendent le tout bien agréable, moins terrorisant. Cela n'empêche pas certains passages d'être lus en retenant son souffle, les yeux quelque peu exorbités, naviguant à toute vitesse d'une ligne à l'autre pour connaître le dénouement de la scène angoissante. Le rythme oscille ainsi entre histoire personnelle des différents personnages, histoires de fantômes, action, sentiments, humour, angoisse.
C'est très bien dosé et l'écriture est fluide comme il faut. On se prête très rapidement au jeu au point d'en oublier qu'il s'agit d'un roman jeunesse (je sais, c'est biaisé pour mon cas désespéré d'enfant mal dégrossi). La fin est très bien et clôt l'histoire, tout en laissant échapper une petite ouverture sur le tome 2, très bien insinuée sans gâcher la fin ni même nous rendre l'attente insoutenable, juste assez pour nous mettre l'eau à la bouche. Quant aux personnages, ils sont très vite attachants, on voudrait d'ailleurs en connaître plus sur le fameux Lockwood et même sur ce bon bougre de Cubbins. Le personnage principal (ou que l'on pourrait qualifier comme tel) n'est d'ailleurs pas le narrateur, déplaçant ainsi le point de vue sur la note féminine du roman, un peu comme pour Sherlock Holmes. Ma comparaison peut d'ailleurs paraître farfelue ou bien présomptueuse mais elle n'est pourtant pas si saugrenue que ça : l'ambiance du Londres et ces histoires un peu angoissantes peuvent nous rapprocher de celle de Conan Doyle et de son personnage célèbre ; le Dr Watson relatant les enquêtes manifeste parfois son impuissance à sonder son mystérieux ami, tout comme Lucy est par moment interdite face aux réactions de Lockwood ; ce dernier présente également quelques traits du détective, son changement d'humeur imprévisible, son charisme qui lui permet de rallier ses collaborateurs sans grand effort, entre autres exemples.
Mais laissons là mon soporifique développement sans queue ni tête et revenons à l'essentiel : si vous cherchez à lire une bonne histoire de fantôme à la mode jeunesse, n'hésitez plus et foncez sur ce roman !
La lecture en question est un roman de Jonathan Stroud qui n'échappe pas à cette règle.
Afin de vous imprégner de son ambiance, et avant que je ne me lance dans un commentaire soporifique mais néanmoins intéressant (enfin j'espère !) quoi de mieux qu'un trailer tout spécialement concocté pour la sortie aujourd'hui même de ce premier tome, L'Escalier Hurleur :
Pour ma part, cela m'a fait penser à La Dame en noir, un roman adapté au cinéma il y a deux ans je crois et dont le personnage principal avait été incarné par Daniel Radcliffe. Une ambiance assez sombre, une histoire de manoir hanté, et bien sûr bien assaisonné de peur et d'angoisse.
Lucy est une adolescente vivant dans un Londres marqué par une époque frappée par un phénomène inexpliqué et pourtant bien réel : les fantômes existent ! Leur présence physique n'est perçue que par les enfants, les adultes ne ressentant qu'un malaise, selon la puissance du fantôme.
Lucy est un agent, un de ces enfants qui travaillent à débarrasser les lieux de fantômes envahissants et surtout dangereux. Elle travaillait jusqu'ici à la campagne mais, suite à un accident mortel, a fui la demeure familiale pour rejoindre la capitale. Là, elle se met en quête d'un travail dans une agence indépendante et tombe sur l'annonce de Lockwood & co, à la recherche d'un collaborateur…
J'ai essayé de vous dévoiler le moins de chose possible sur l'histoire, ce qui explique la pauvreté de mon synopsis. Mais ce serait gâché le plaisir que de vous en dire plus.
Nous ne sommes pas dans l'ambiance de La Dame en noir, car l'atmosphère y est plus légère et surtout les personnages y sont plus jeunes. On note également des pointes d'humour omniprésents qui rendent le tout bien agréable, moins terrorisant. Cela n'empêche pas certains passages d'être lus en retenant son souffle, les yeux quelque peu exorbités, naviguant à toute vitesse d'une ligne à l'autre pour connaître le dénouement de la scène angoissante. Le rythme oscille ainsi entre histoire personnelle des différents personnages, histoires de fantômes, action, sentiments, humour, angoisse.
C'est très bien dosé et l'écriture est fluide comme il faut. On se prête très rapidement au jeu au point d'en oublier qu'il s'agit d'un roman jeunesse (je sais, c'est biaisé pour mon cas désespéré d'enfant mal dégrossi). La fin est très bien et clôt l'histoire, tout en laissant échapper une petite ouverture sur le tome 2, très bien insinuée sans gâcher la fin ni même nous rendre l'attente insoutenable, juste assez pour nous mettre l'eau à la bouche. Quant aux personnages, ils sont très vite attachants, on voudrait d'ailleurs en connaître plus sur le fameux Lockwood et même sur ce bon bougre de Cubbins. Le personnage principal (ou que l'on pourrait qualifier comme tel) n'est d'ailleurs pas le narrateur, déplaçant ainsi le point de vue sur la note féminine du roman, un peu comme pour Sherlock Holmes. Ma comparaison peut d'ailleurs paraître farfelue ou bien présomptueuse mais elle n'est pourtant pas si saugrenue que ça : l'ambiance du Londres et ces histoires un peu angoissantes peuvent nous rapprocher de celle de Conan Doyle et de son personnage célèbre ; le Dr Watson relatant les enquêtes manifeste parfois son impuissance à sonder son mystérieux ami, tout comme Lucy est par moment interdite face aux réactions de Lockwood ; ce dernier présente également quelques traits du détective, son changement d'humeur imprévisible, son charisme qui lui permet de rallier ses collaborateurs sans grand effort, entre autres exemples.
Mais laissons là mon soporifique développement sans queue ni tête et revenons à l'essentiel : si vous cherchez à lire une bonne histoire de fantôme à la mode jeunesse, n'hésitez plus et foncez sur ce roman !
mardi 2 septembre 2014
Lecture : Bifteck
Pendant mes vacances, je lis rarement ou peu.
Ayant terminé Ours, un roman assez court déjà, je me suis lancée dans ce petit roman d'une centaine de pages, qui me faisait déjà de l'œil depuis un moment.
André Plomeur est le fils des Plomeur, une famille de boucher-charcutier de Quimper (Bretagne) depuis plusieurs générations. Ses premiers mots sont onglet, bavette, et bifteck, lorsque d'autres de son âge se limite à l'éternel "papa" ou "maman". Lorsqu'il arrive à l'âge de la puberté, il se découvre un talent qui peut paraître étonnant chez un boucher : il est véritablement ce que l'on pourrait qualifier en langage familier de "bon coup". Et voilà que la file d'attente chez Plomeur se met à enfler, car la chanceuse qui repart avec l'"araignée", la meilleure partie de viande de l'animal, a gagné un rendez-vous secret avec le fils, derrière l'église (si je me souviens bien), histoire de gagner le 7e ciel.
Je n'en dirai pas plus. La première moitié de l'ouvrage est fort sympathique et touchante. La fin dérive et le lecteur se perd un peu pour finalement se retrouver sur les dernières pages à deviner le pourquoi du comment qui termine ce texte de façon alambiquée et presque maladroite je trouve. On ne comprend pas vraiment le rapport avec l'histoire, et cette fin paraît quelque peu artificielle.
Je ne garderai donc que le meilleur, à savoir une histoire attendrissante sur la fibre paternelle. Pour ce qui est du reste, une petite déception.
lundi 1 septembre 2014
Lecture : Ours
Mon libraire m'en avait vanté toutes ses qualités dans un post scriptum à sa newsletter et j'avoue que ça m'avait mis l'eau à la bouche. Du coup, sitôt le salon du livre arrivé, je me suis précipitée (façon de parler bien sûr) au stand régional de la maison d'édition, L'Arbre Vengeur. Bon accueil et marques pages en cadeau je repars avec le trésor sous le bras. Bien entendu, comme d'habitude, je ne le lis pas de suite. J'attends le moment propice. Et ce fameux moment est arrivé. J'ai terminé la lecture de ce petit roman de 142 pages.
Ours n'a rien à voir avec une histoire à raconter aux enfants. C'est plutôt une histoire à conter aux adultes, tout fraîchement sortis de l'enfance, et même avec encore un orteil dedans.
À Buenos Aires, les enfants sont frappés d'insomnie incurable qui rend la vie de leurs parents impossibles. Mais il existe un remède, sous la forme d'un ours en peluche qui aide les enfants à s'endormir. Une jeune mère part en quête de ce miracle, mais elle fait très vite face à la dure réalité des miracles : ils sont rares et difficiles voire impossibles à atteindre. Dans le magasin de jouets où elle se résout à repartir bredouille, elle trouve un ours en peluche qu'elle pense être le fameux Doux Dodo dans un bac à l'écart. La vendeuse lui rétorque que ce jouet n'est pas à vendre car défectueux. Mais la mère désespérée décide de le voler... Comme vous l'aurez deviné, l'ours en peluche ainsi volé est totalement diabolique.
Alors non, ce n'est pas non plus un livre d'horreur et l'ours ne va pas chercher à tuer l'enfant (j'entends déjà des "dommage !" au fond). Il va simplement faire l'inverse de ce pour quoi la mère l'a subtilisé, à savoir empêché l'enfant de s'endormir. Comment ? En lui racontant des histoires. Et c'est ainsi que l'on apprend comment les enfants de Buenos Aires ont été frappés d'insomnie. Il y a des ours, des ogres, des grenouilles et des baisers A. C'est sympathique et frais, c'est assez drôle et sans prétention. C'est à découvrir absolument. Les pages se tournent toutes seules et le ton est léger, l'écriture bien tournée. On compatit avec la mère, on tremble face à l'ogre et on apprécie Esméralda la grenouille. C'est très agréable et surtout ça change, apporte un peu de renouveau dans les lectures.
À lire !
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