vendredi 8 août 2014

Lecture : Âmes perdues


Lors du premier événement de CaroLire, qui consistait à HallowLire et invitait les participants à offrir un livre qui fait peur à la personne de son choix, à l'occasion d'Halloween, Caro m'avait proposé de lire ce livre de Poppy Z. Brite.
Il m'a fallu un 2e événement de CaroLire pour me plonger définitivement dans sa lecture que je qualifierai de mouvementé.

Nothing est un adolescent, un enfant de la nuit, marqué des stigmates de la vague gothique.
Il se sent seul, incompris et décide d'aller retrouver les membres d'un groupe de rock qu'il a récemment découvert : les Lost Souls. Il fugue et part sur les routes sur lesquelles il ne va pas manquer rencontrer des êtres plus qu'étranges et excentriques, qui vont lui faire goûter à une vie complètement démente, de véritables "enfants de la nuit".

Je pense l'avoir lu un peu tard peur-être pour l'avoir pleinement apprécié. Si je l'avais lu ne serait-ce que dix ans plus tôt, voire même 15 ans plus tôt, j'aurai pu partager les émois des protagonistes. Cela dit, n'ayant pas traversé de période gothique pendant mon adolescence, ni même avoir touché à des substances plus ou moins planantes ne serait-ce que pour tester, j'aurai été tout aussi démunie et n'aurai pas plus partagé les ressentis de la plupart des protagonistes de cette histoire.
Ce roman m'a tout de même fait à nouveau goûter au "doux parfum" de ces années ingrates : l'impression de n'être pas tout à fait compris par les "vieux", cette colère qui nous habite sans jamais vraiment nous quitter et conditionne un comportement souvent excessif, que l'on regrette mais dix ans trop tard. Et ce désir d'être aimé et apprécié pour notre moi si spécial, nous poussant au paradoxe de nier cette originalité pour mieux se rapprocher des autres et appartenir à un groupe (nous rapprochant en cela de ce côté bestial qu'est la meute). Bref, l'auteur arrive quand même à transcrire toute cette étrangeté du passage de l'enfance à l'adolescence et celui de l'adolescence à l'adulte par le biais de métaphores souvent extrêmes du thème vampirique. C'est finalement assez bien fait même si la première partie m'a parfois énervé par ces caricatures trop poussées. À tel point que certains personnages en sont devenus très vite agaçants ! D'autres au contraire se sont vite fait aimés de par la finesse de leur caractère et de leurs traits, l'auteur ayant réussi à s'éloigner des lieux communs pour en faire de véritables personnes dans toute la complexité que cela implique. Mon préféré reste d'ailleurs le personnage de Ghost, que je trouve magnifique de beauté et de profondeur, petite lumière dans ce monde trop enténébré à mon goûts. 
Pour résumé la première partie est parfois un peu lourde et nous plonge dans un univers trop glauque et trop marqué par l'excès des adolescents. Mais si l'on tient bon, et l'écriture le permet aisément, on atteint la partie la plus intéressante et la plus poignante de cette histoire. 
Enfin je le recommande chaudement aux parents qui sont parfois perdus face aux réactions souvent incompréhensibles et inexpliqués de leurs bambins devenus ados : loin de leur faire accepter les excès de leur progéniture qui semble devenir folle, il a au moins le mérite de les éclairer sur leurs émois. 
À lire donc ! 

mardi 5 août 2014

Au pays du vélo

Amsterdam est une ville merveilleuse où le vélo règne en maître !
Le rêve ? Pas toujours finalement, car la voiture n'a pas complètement disparu et les problèmes que l'on rencontrait avec cette dernière se retrouve avec le deux roues.
Petit article éloquent sur un phénomène qui pourrait bien s'étendre à nos contrées (si seulement !) : par ici.

Le parking à vélos de la gare centrale d'Amsterdam est plein malgré ses 10 000 places. | Alexandre Pouchard/LeMonde.fr

Sont fous ces hollandais, non ?

lundi 4 août 2014

Étude sérieuse sur les couches-culottes

Oui, oui, sérieuse, avec des sondages, des statistiques et tout et tout. Et en plus, un article publié dans Le Monde. On peut pas faire plus sérieux !
Voici donc l'article : ici.

Et vos commentaires sont les bienvenus (histoire qu'on rigole un peu !)

lundi 21 juillet 2014

Lecture : East of West


Dans le cadre de la dernière Masse critique de Babelio spéciale BD, j'ai eu la chance d'être sélectionnée et de recevoir ce premier tome d'une bande dessinée déjà éditée auparavant, et qui est une sorte de Western apocalyptique teinté de SF.
Un grand merci à Babelio et aux éditions Urban Comics.
Pour essayer de vous résumer l'histoire, il y a trois des cavaliers de l'Apocalypse qui reviennent sur Terre (Guerre, Conquête, Famine) sous forme d'enfants, tandis que sévit le 4e, ce dernier semblant avoir conservé une forme d'homme mûre. Ce dernier se venge d'un événement survenu auparavant en tuant les principaux dirigeants de notre nouveau monde d'hommes du futur. Les trois autres sont là pour rallier et faire respecter Le Message.
Mais pourquoi Mort se venge-t-il ? Que lui est-il arriver qui provoque pareil sentiment ? Et surtout, qu'est-ce que ce Message ?

Bon, mon résumé n'est pas super mais on va dire que j'ai eu du mal à rentrer dans l'histoire et à la comprendre. Par contre, j'ai tout de suite adoré le graphisme : c'est beau, agréable, lisible (ce qui est primordiale pour une bande dessinée, de mon avis personnel bien sûr), ça donne envie de tourner les pages. C'est parfois le paradoxe propre à l'illustré : l'image peut très bien nous emporter, sans que l'histoire y soit pour quelque chose. Et même si on ne comprend pas tout, on accroche quand même et les pages se tournent aisément. Bon, bien sûr, au bout d'un moment, on comprend quand même ce qui se trame et finalement, on rentre complètement dans le sujet.
Cela dit, je n'ai pas adoré plus que ça le thème. L'image est belle, mais l'histoire manque d'un je ne sais quoi. Il y a un côté un peu trop "complot mondial" et "massacre gratuit" à mon goût. Et puis un schéma déjà vu mais finalement, c'est plutôt bon signe pour ceux qui aiment ce thème car, pour le coup, ils savent pouvoir y trouver ce qu'ils attendent avec, en prime, une illustration de très bonne qualité.
Comme je suis illogique, je persévérerai bien avec le tome 2, histoire d'être bien sûr de ma critique ^_^.




jeudi 17 juillet 2014

Lecture : Les Lames du Cardinal


Dans le cadre de l'événement de CaroLire de ce bel été, je me suis plongée dans la lecture de cette intégrale. Et ces trois romans réunis en un seul exemplaire a contenté toutes mes attentes.

Prenez le Paris de Louis XIII, avec le Cardinal de Richelieu et la reine Anne d'Autriche, ajoutez-y les mousquetaires bien sûr, mais également une équipe spéciale et secrète d'espions à la solde du Cardinal appelée Les Lames. Soupoudrez de conspirations, digne d'une histoire à la Dumas et terminez par un soupçon de dragons qui planeraient à l'horizon des toits de Paname. Vous obtiendrez aisément ces trois tomes réunis en un seul et passerez un bon moment à cheval, la lame au côté, le cœur fier et malmené, et quelques bizarreries vite assimilées comme réalité.
Ce résumé est bien incapable de vous dépeindre une quelconque intrigue, mais si ces ingrédients vous mettent l'eau à la bouche, il vaut mieux vous mettre à table et commander ce recueil sans plus tarder.

J'ai beaucoup aimé. Certes, je n'étais pas partie pour être déçue, ou même critique, comme cela peut m'arriver parfois je l'avoue. J'étais plutôt confiante d'y trouver ce que je souhaitais y trouver, à savoir un pur divertissement avec des épées, des hommes courageux, de la sueur, quelques gouttes de sang, des conspirations, des femmes fatales très belles (c'est important qu'elles le soient, sinon c'est pas pareil), le Paris de Louis XIII, et des dragons.
J'avais peut-être quelques réserves pour les dragons, craignant que cet élément fantastique dans l'univers des mousquetaires ne soit artificiel et mal conçu. Mais il est au contraire très bien introduit, tout en finesse et en crescendo. Des médisants diront que la fin est un peu facile, peut-être un peu trop rapidement arrivée et bâclée, mais je la trouve dans le même ton que le reste. Certes un peu abrupte mais c'est finalement pas si mal. Et les derniers paragraphes font office d'une sorte d'épilogue qui clôt parfaitement l'histoire sans trop en faire. Je ne suis peut-être pas assez impartiale et surtout trop impatiente de passer au jeu de rôle. Ceci explique peut-être mon enthousiasme peu nuancé.
Cela dit, j'ai adoré ces trois romans, cette longue histoire qui paraît pourtant si courte car rondement menée, ces intrigues qui s'entrecroisent, teintées de frou-frou, de Cour et d'écailles. Je n'arriverai pas à noter séparément les trois tomes, ils ont tous leurs défauts et leurs qualités propres mais sont indissociables. Et je juge l'ensemble (et pardon si j'en choque certains) comme de la même trempe que le chef d'œuvre de Dumas. Certes différent car fantastique mais finalement adapté à notre génération tout en conservant les éléments qui ont fait le succès de son modèle. Un vrai régal et on en redemanderait.
À moi maintenant le jeu de rôle ! En garde camarades, le combat est loin d'être fini (ni même gagné !).

mardi 24 juin 2014

Lecture : Les Ombres du Rochambeau


Grâce à la dernière Masse Critique, j'ai reçu ce roman de Thierry Bourcy aux éditions Nouveau Monde.
Il met en scène l'ancien policier Célestin Louise qui, à, la fin de la Première Guerre Mondiale, décide de partir vivre aux Etats-Unis avec sa compagne Jeanne. Il pensait en avoir ainsi terminé avec les meurtres et les atrocités mais un cadavre est découvert peu de temps après le départ du bateau sur lequel il a embarqué pour le Nouveau Monde. Le capitaine, qui connaît les états d'armes de Célestin, lui confie rapidement l'enquête.

Une enquête policière sans prétention, ni originalité mais qui pourtant demeure fort sympathique. Les personnages sont très vite attachants et le contexte de l'entre-deux-guerres reste plutôt plaisant. Les horreurs de la guerre hantent le personnage principal qui cherche en lui la force de commencer une nouvelle vie. Pas facile car les événements criminels survenus sur le bateau même qui doit l'éloigner des lieux de la guerre semblent plutôt vouloir saper cette force, sensiblement affaiblie au sortir du conflit.
On se prend facilement au jeu, pour peu que l'ambiance des années 20 nous attire. Une histoire qui permet de passer un bon moment sans en garder un souvenir impérissable.
Et je ne dirai pas non à la lecture des autres aventures du héros Célestin Louise !

mercredi 18 juin 2014

Lecture : Bastards


Dans le cadre d'une Masse Critique, Babelio m'a donné l'opportunité de me plonger dans l'univers d'Ayerdhal, un auteur que j'ai souvent croisé en dédicaces dans divers salons et foires, et dont j'avais envie d'explorer les livres.
C'est chose faite, pour mon plus grand plaisir.

Alexander Byrd est un auteur à succès qui vient de décrocher le prix Pulitzer pour son dernier roman, et peine à trouver l'inspiration à la hauteur de ses exigences. Il se tourne vers ses nombreux amis pour chercher de l'aide et l'un d'eux va lui conseiller de s'inspirer d'un fait divers étonnant pour déclencher sa plume. L'enquête commence alors pour lui au sujet d'une vieille dame qui, attaquée par des voyous, se serait défendue un peu trop glorieusement pour son âge, aidée par un outil de jardin et son compagnon félin. En creusant un peu, il découvrira d'autres faits divers qui ressemblent étrangement à celui-ci, des marques de griffes appartenant à des félins bien plus gros qu'un chat permettant de recouper les différentes histoires assez fantasques.

Ce n'est qu'une courte mise en appétit, juste le début pour vous inciter à lire ce roman extraordinaire. On pourrait penser à un polar mâtiné d'éléments fantastiques au début de la lecture, mais l'auteur ne nous donne pas vraiment le temps de prendre du recul pour s'intéresser au genre : on est immédiatement plongé dans l'action, et les événements s'enchaînent sans qu'on ait le temps de reprendre son souffle. Par de savantes touches au préalable partielles, puis de plus en plus présentes, l'auteur distille son fantastique par le biais de chats qui semblent se multiplier à mesure que de nouveaux personnages apparaissent. Il y a un moment où nous sommes un peu perdus entre tous ces protagonistes, mais on reprend vite pied et l'histoire mystérieuse titille bien trop notre curiosité pour que l'on abandonne en si bon chemin. Arrivé au milieu du livre, on a le sentiment d'être proche de la fin et pourtant rien de va plus : l'action rebondit sans effort ni artifice d'aucune sorte et l'histoire bascule tout à fait dans le fantastique teinté de mythologie égyptienne bien menée et bien vue.
C'est un peu comme si l'on quittait avec le héros la réalité trop banale de notre quotidien pour se plonger tout à fait dans une autre réalité, celle des portes "Houdini" comme les appelle Alexander.

J'avoue que l'auteur m'a parfois un peu perdue au milieu de l'intrigue un peu trop teintée de nouvelles technologies pour moi, et je pense n'avoir pas compris toutes les allusions mythologiques, n'étant pas une experte ès mythologie égyptienne, mais l'ensemble reste tellement plaisant et sans temps mort, l'histoire est tellement touffue et riche, que je garde un très bon souvenir de cette lecture enrichissante, puisqu'elle m'a poussée à me renseigner un peu plus sur certains thèmes qui m'étaient trop méconnus.
Seul bémol, le trop grand nombre de personnages et l'action rondement menée empêchent le développement des différents protagonistes qu'on aurait aimé mieux connaître. C'est presque toute une saga réduite à un seul roman et, arrivé au terme de l'histoire, on ressent un peu de frustration de n'avoir pas pu rester plus longtemps à explorer les histoires des uns et des autres, les secrets et mystères qui demeurent encore, et bien sûr continuer la route qu'emprunte chacun… Peut-être que toute cette histoire méritait plusieurs tomes ! Et pourtant, dieu sait que je n'aime pas les histoires qui sont délibérément étalée sur des tomes et des tomes. Mais pour le coup, c'est un peu comme si Harry Potter était racontée en 500 pages ! (la comparaison avec le célèbre sorcier s'arrête bien entendue là, n'y voyez pas d'autres points communs, il n'y en a pas).

Pour terminer sur une note plus positive, il n'en reste pas moins que ce roman est riche d'une grande originalité qui le propulse vers le haut et qui me fera lire, bien entendu, d'autres romans du grand Ayerdhal !