vendredi 16 décembre 2011

Lecture : Les Morues


Ema a une trentaine d'années. Elle est journaliste d'un magazine "people", et fête chaque année la mort de Kurt Cobain avec ses amis d'enfance. Elle est surtout membre d'un cercle restreint qui se compose de 3 femmes : les morues, qui refont un peu le monde et revoient surtout les codes qui régissent les relations hommes-femmes, tous plus sexistes les uns comme les autres, d'un côté comme de l'autre.
Mais un jour Charlotte, la meilleure amie d'Ema, est retrouvée morte, une balle dans la tête.
Tout porte à croire qu'il s'agit là d'un suicide mais Ema ne peut se faire à l'idée que sa plus vieille amie ait pu attenter à sa vie dans des conditions aussi horribles. Elle part donc en "croisade" pour éclaircir cette mort mystérieuse, d'où elle ne ressortira pas indemne, ni elle, ni tous ceux qui l'entourent.

Babelio m'a proposé de m'envoyer ce nouveau livre en échange d'une critique, et j'ai accepté. Je me suis dit qu'il serait typiquement le genre de livre que je ne lis jamais et qui ne m'attire pas spécialement dans les librairies. J'ai été agréablement surprise. Je m'attendais à un livre plutôt pour public féminin, un peu comme Le Journal de Bridget Jones. Il est davantage comme un arrêt sur images de notre société, et surtout de la génération de trentenaire dans ce XXIe siècle à peine entamé. Ema est paumée, prise entre ses convictions libérales sur le couple et ses sentiments amoureux pour Blester, Fred est un surdoué qui désire plus que tout l'anonymat, et se retrouve coincé, victime de son génie, Gabrielle est une descendante de Gabrielle d'Estrée, la maîtresse d'Henri IV, un héritage qu'elle prend très à cœur, peut-être trop, et Alice tient un bar, le bar des morues, où tous les soirs elles se réunissent autour d'une vodka pour refaire le monde. Il y a comme ça quelques portraits bien tirés de personnages qui tentent de vivre dans cette société de crise, avec en toile de fond, une réflexion sur le capitalisme poussé à son extrême. Ce qui pourrait passer pour une fiction, prétexte pour mener à bien une critique politique et sociale devient une critique politique et sociale prétexte pour une fiction sympathique. Et vice et versa (NB : si vous avez compris la dernière phrase, vous êtes très fort !)

Je conseille la lecture de ce livre, ne serait-ce que pour lire autre chose, qui donne à réfléchir sur pas mal de choses (sur sa vie, sur la vie, sur la société, sur la mort, sur l'amour), dans un style très frais.

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