samedi 8 septembre 2012
Lecture : La Tour de guet
Vous est-il déjà arrivé de lire un livre qui, lorsque vous n'étiez pas en train de lire, semblait raconter une histoire peu transcendante mais qui, en pleine lecture, devenait une addiction impossible à cesser ?
Et bien c'est ce qu'a produit ce livre sur moi, un sentiment assez déroutant finalement.
Si je dois vous le recommander, il me sera difficile de le faire en n'évoquant que l'histoire. Pourtant, comment vous en donner le goût autrement ?
Je me lance… L'histoire est celle d'un garçon, puis d'un homme, fils d'un petit seigneur sans aucune noblesse, gras et rustre, à l'époque féodale. À 14 ans, il partira servir le baron Mohl au service de qui sont ses frères aînés, et qui lui enseignera l'art de la guerre. Cette histoire conte sa vie, de sa naissance jusqu'à son adoubement en chevalier, véritable combat d'un être d'une extrême laideur physique faisant face à la laideur environnante, des sentiments, des comportements, des coutumes.
Et toute cette laideur tranche magnifiquement avec l'écriture de Ana Maria Matute, un vrai trésor d'enchantement qui vous condamnera à ne plus pouvoir laisser tomber ce livre jusqu'au dernier mot. Et qui fait de ce livre, un très beau conte.
Merci à Ys pour cette découverte, je ne pensais vraiment pas pouvoir le lire, pénétrer ce monde qui me semblait sans vie et sans intérêt. Mais c'était sans compter sur le don de sa conteuse.
Je doute un peu de vous avoir convaincu de le lire, car je suis bien loin d'être aussi douée qu'elle. Il ne me reste qu'à vous inviter chaudement à faire l'expérience de ces quelques 230 pages, savoureuses.
Je termine cela dit sur un bémol, tout du moins je nuance un peu mon enthousiasme, car il me faut être honnête aussi : la première partie est très engageante et on avale les pages en souhaitant connaître la suite de la vie du jeune homme ; la seconde partie est plus la proie d'une écriture qui semble mettre en forme les errances du jeune homme qui, visiblement, sombre dans une lucidité ou une hallucination, et perd parfois tout à fait pied, comme le lecteur. Il faut donc vous attendre à une part d'onirisme frôlant la poésie hermétique mais qui peut également être considérée comme la mise en forme des pensées du jeune homme, doublant le sens du fond par la forme. On peut également simplement se laisser bercer par la musique que l'écriture crée alors, très agréable à lire pour ceux qui apprécie les belles tournures.
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