mardi 18 septembre 2012

Lecture : Une belle canaille


Après quelques romans du même auteur, et sur les conseils avisés d'Ys (conseils qui se traduisent en réalité en le placement forcé dudit livre entre mes mains dociles), je viens de terminer ce roman de Wilkie Collins.
Il est un peu différent de ses autres œuvres, voire carrément d'un autre genre. Son ton est plus léger et plus badin, et le thème peut paraître tout à fait immoral puisque le héros est une canaille.
Il est, en vérité, tout à fait délicieux. On lit avec plaisir la vie de Francis Softly, que ce dernier nous raconte, nous la présentant comme digne d'intérêt. La modestie n'est pas du tout à l'honneur chez ce personnage, véritable fripouille qui se joue des uns et des autres pour mieux servir ses desseins. Et ses desseins peuvent se résumer par un seul mot, au début de ce roman : jouir de la vie sans devoir en subir les désagréments, qu'il laisse aux autres, membres de sa famille inclus. Pour autant, il n'est pas un mauvais bougre dans le fond et l'on se prend à lui souhaiter tout le succès de ses nombreuses tentatives pour atteindre le bonheur. Sa rencontre avec une jeune femme de toute beauté scellera la suite de son destin, et nous entraînera dans des péripéties dignes d'un Arsène Lupin, avec tout l'humour qui l'accompagne.
Cette histoire est assez savoureuse, et m'a permise de passer un bon moment en la compagnie de cette belle canaille ! Une belle trouvaille surtout, qui permet de découvrir une autre facette, moins sérieuse mais non moins plaisante, de cet illustre et talentueux William Wilkie Collins. Ce dernier a su adapter avec bonheur son écriture à l'exercice, et nous sourions volontiers aux nombreuses piques bien senties que l'auteur adresse à ses compatriotes de l'époque. Un humour grinçant accompagne ainsi une critique certainement très juste de la société anglaise, que l'on peut rapprocher (et les puristes m'excuseront cette comparaison si elle les choque) au cynisme d'Oscar Wilde.
À lire, pour compléter sa bibliographie de l'auteur.

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