J'ai eu l'immense chance de recevoir cette petite merveille grâce à Babelio et aux éditions Omnibus et je les en remercie chaudement pour ce cadeau de Noël avant l'heure.
Car oui, c'est un véritable cadeau que ce coffret de toute beauté qui renferme un livre relié rouge et dont l'étui laisse apparaître la silhouette découpée du célèbre détective.
On est tout de suite charmé par cet imposant recueil illustré et la préface, que je lis rarement, nous en apprend plus sur la nouvelle traduction de l'œuvre de Conan Doyle qui a été faite pour l'occasion.
Qui ne connaît pas le célèbre détective et son non moins célèbre acolyte et conteur de ses aventures le docteur Watson ? Je ne vais donc pas m'étendre sur les histoires ici rassemblées. Pour autant, on pourrait être étonné de ne pas y trouver Une étude en rouge, qui narre la rencontre entre les deux compères, mais il s'agit là d'un roman, et ce recueil se consacre aux nouvelles. Et même si je ne suis pas une experte, loin de là, au vu du nombre de nouvelles on est en droit de croire le sous-titre de ce coffret : il s'agirait bien de l'intégrale. Découpées en plusieurs chapitres, suivant l'ordre chronologique de leur publication, les nouvelles nous invitent à explorer cet univers du connu vers l'inconnu. Et quel plaisir de se replonger au cœur de Londres, au 221B Baker Street, de renouer avec cette ambiance si particulière d'un Londres sombre, sous une pluie fine, aux côtés de ce si impressionnant Holmes, à la fois par la taille et par l'intelligence, alors que Watson vient de se marier, alors qu'un personnage énigmatique et masqué fait son apparition et que Sherlock a bien évidemment percé à jour avant même qu'il ne passe le pas de la porte… On relit les nouvelles célèbres, on découvre celles que l'on connaît de nom mais que l'on n'avait pas encore lues, et on se plonge tout à fait dans celles dont on ne soupçonnait pas même l'existence. Un très riche recueil dont on ne voudra plus se séparer avant de l'avoir totalement exploré et d'avoir enfin complètement lu toutes les enquêtes de Sherlock, exception faite des romans bien entendu.
Et quel plaisir également de pouvoir s'y plonger par cet écrin, tout illustré, qui exige du lecteur une mise en condition nécessaire pour bien savourer la lecture : un confortable fauteuil, un thé bien fort et bien chaud, si possible une musique triste jouée au violon en arrière plan et s'il pleut au dehors, c'est encore mieux. C'est à la fois une bible, celle des amoureux de Sherlock, et un bel objet agréable à consulter. C'est un magnifique cadeau de Noël à offrir, à s'offrir, à partager. Et surtout un objet dont on éprouvera toujours une immense joie de compulser, pour une courte histoire, ou pour plusieurs enquêtes, selon l'addiction…
À (re)lire !
mardi 5 décembre 2017
mardi 21 novembre 2017
Lecture : Mrs Creasy a disparu
Tout d'abord un grand merci à Babelio de m'avoir proposé cette Masse Critique spéciale qui m'a permise d'explorer un univers tout nouveau pour moi.
Mrs Creasy a disparu. Son mari s'est réveillé un matin, et elle n'était plus là, partie sans chaussures…
C'est étrange et Grace et Tilly, deux fillettes de dix ans, décident de mener l'enquête : elles recherchent Dieu, qui saura peut-être leur dire où est passée Mrs Creasy. Et de maison en maison, de voisin en voisin, les portes s'entrouvrent, dévoilent des mystères, des secrets bien gardés, lèvent le voile sur ce qui s'est vraiment il y a quelques années, associent cette disparition avec un drame survenu au numéro 11 de l'Avenue.
L'auteur est assez habile, pour réussir à nous tenir en haleine avec trois fois rien finalement. La lecture est assez plaisante. Je m'attendais à une lecture de fille, avec des histoires tragiques et horribles qui m'auraient fait refermer le livre mais pas du tout, les personnages se dévoilent au fur et à mesure, tout comme les souvenirs et tissent lentement l'immense toile que représente l'Avenue : tout le monde est lié par un secret, et tout le monde ne cherche qu'une chose, à le taire ! Les deux fillettes sont vite attachantes. Sans être mignonnes, elles ont leur caractère, leur particularité qui les rendent humaines. Et c'est par leur vision que l'on explore les maisons.
Bien sûr, les vices sont assez communs, mais il n'en existe pas trente six mille. Les histoires sont également parfois un peu clichés, mais c'est amené avec beaucoup de finesse je trouve. Il y a bien un moment donné où le rythme s'essouffle, on voudrait bien arriver au dénouement ou qu'il se passe quelque chose de conséquent qui ferait avancer l'histoire, mais il ne dure pas. Très rapidement, on passe à un nouvel événement qui entraîne le tout et nous mène tranquillement, mais sûrement, au dénouement.
Et finalement, mais peut-être vais-je en dire un peu trop, l'important dans cette histoire ne se situe pas où l'on pense qu'il est…
Une lecture pas mal du tout, qui permet de voir autre chose et de changer un peu ses habitudes de lecture.
Mrs Creasy a disparu. Son mari s'est réveillé un matin, et elle n'était plus là, partie sans chaussures…
C'est étrange et Grace et Tilly, deux fillettes de dix ans, décident de mener l'enquête : elles recherchent Dieu, qui saura peut-être leur dire où est passée Mrs Creasy. Et de maison en maison, de voisin en voisin, les portes s'entrouvrent, dévoilent des mystères, des secrets bien gardés, lèvent le voile sur ce qui s'est vraiment il y a quelques années, associent cette disparition avec un drame survenu au numéro 11 de l'Avenue.
L'auteur est assez habile, pour réussir à nous tenir en haleine avec trois fois rien finalement. La lecture est assez plaisante. Je m'attendais à une lecture de fille, avec des histoires tragiques et horribles qui m'auraient fait refermer le livre mais pas du tout, les personnages se dévoilent au fur et à mesure, tout comme les souvenirs et tissent lentement l'immense toile que représente l'Avenue : tout le monde est lié par un secret, et tout le monde ne cherche qu'une chose, à le taire ! Les deux fillettes sont vite attachantes. Sans être mignonnes, elles ont leur caractère, leur particularité qui les rendent humaines. Et c'est par leur vision que l'on explore les maisons.
Bien sûr, les vices sont assez communs, mais il n'en existe pas trente six mille. Les histoires sont également parfois un peu clichés, mais c'est amené avec beaucoup de finesse je trouve. Il y a bien un moment donné où le rythme s'essouffle, on voudrait bien arriver au dénouement ou qu'il se passe quelque chose de conséquent qui ferait avancer l'histoire, mais il ne dure pas. Très rapidement, on passe à un nouvel événement qui entraîne le tout et nous mène tranquillement, mais sûrement, au dénouement.
Et finalement, mais peut-être vais-je en dire un peu trop, l'important dans cette histoire ne se situe pas où l'on pense qu'il est…
Une lecture pas mal du tout, qui permet de voir autre chose et de changer un peu ses habitudes de lecture.
lundi 16 octobre 2017
Lecture : La Société des Faux Visages
J'ai eu la chance d'être sélectionnée par l'opération Masse Critique et de recevoir ce roman des éditions Alma éditeur, de l'auteur Xavier Mauméjean. Un grand merci à Babelio et aux éditions Alma éditeur pour ce moment de plaisir.
Nous sommes au début du XXe siècle. L'un des plus riches pontes de New York cherche à retrouver son fils et engage l'illusionniste Houdini, ainsi que le très controversé scientifique Freud. Un duo peu commun et pour le moins atypiques pour percer l'énigme de cette disparition.
L'auteur nous plonge dans le New York de cette époque et nous propose ainsi un bien joli tour. Nous devenons spectateurs au milieu de la foule, nous cherchons les freaks et autres dompteurs de fauves, nous nous laissons doucement bercer par ce charmant spectacle. Je connais Freud comme M. Tout le monde peut le connaître, tout comme sa théorie basée sur la sexualité. Je connais Houdini comme le magicien capable de s'extirper de la moindre cage, pieds et poings liés. J'avoue avoir bien apprécié de les côtoyer un peu mieux, même si cela reste de la fiction. Ce roman nous donne avec délice l'illusion de les approcher plus intimement, baigné dans l'atmosphère du New York d'antan, pour une histoire de chausse trappe et de mystères à élucider à coup de psychanalyse.
Cela ne prétend pas explorer la vie de l'un ou l'autre célèbre personnage, ni même son histoire, on explore un peu cette époque, par le truchement d'une petite porte entrebâillée, sans prétention aucune ni même promesse d'aucune sorte. Il n'y a pas non plus de pédagogie lourde ou de cours d'histoire déguisé. C'est écrit avec grande finesse et bien mené. Les personnages secondaires ne sont pas non plus en reste, tous ont leur intérêts et méritent autant notre attention et notre attachement.
C'est un très beau tour de magie, comme ces fameux tour de cartes qu'un prestidigitateur vient vous faire à votre table de cabaret : juste un petit moment de pur plaisir pour vous émerveiller, puis le magicien repart vers une autre table. Et bien ce roman est cela : un pur moment de plaisir pour vous divertir, sans prétention ni fausse note. Il vous tient en haleine jusqu'au bout et même au-delà car vous voilà trop vite aux dernières pages et vous allez devoir quitter ces deux personnages, et les autres aussi, qui promettaient tous tant de richesse à découvrir.
Encore un peu de magie M. Mauméjean, s'il vous plaît ! Même si finalement, il se termine comme il se doit, sans justement en faire de trop, piège trop souvent tentant pour les auteurs cultivés.
À lire absolument, excellent !
Nous sommes au début du XXe siècle. L'un des plus riches pontes de New York cherche à retrouver son fils et engage l'illusionniste Houdini, ainsi que le très controversé scientifique Freud. Un duo peu commun et pour le moins atypiques pour percer l'énigme de cette disparition.
L'auteur nous plonge dans le New York de cette époque et nous propose ainsi un bien joli tour. Nous devenons spectateurs au milieu de la foule, nous cherchons les freaks et autres dompteurs de fauves, nous nous laissons doucement bercer par ce charmant spectacle. Je connais Freud comme M. Tout le monde peut le connaître, tout comme sa théorie basée sur la sexualité. Je connais Houdini comme le magicien capable de s'extirper de la moindre cage, pieds et poings liés. J'avoue avoir bien apprécié de les côtoyer un peu mieux, même si cela reste de la fiction. Ce roman nous donne avec délice l'illusion de les approcher plus intimement, baigné dans l'atmosphère du New York d'antan, pour une histoire de chausse trappe et de mystères à élucider à coup de psychanalyse.
Cela ne prétend pas explorer la vie de l'un ou l'autre célèbre personnage, ni même son histoire, on explore un peu cette époque, par le truchement d'une petite porte entrebâillée, sans prétention aucune ni même promesse d'aucune sorte. Il n'y a pas non plus de pédagogie lourde ou de cours d'histoire déguisé. C'est écrit avec grande finesse et bien mené. Les personnages secondaires ne sont pas non plus en reste, tous ont leur intérêts et méritent autant notre attention et notre attachement.
C'est un très beau tour de magie, comme ces fameux tour de cartes qu'un prestidigitateur vient vous faire à votre table de cabaret : juste un petit moment de pur plaisir pour vous émerveiller, puis le magicien repart vers une autre table. Et bien ce roman est cela : un pur moment de plaisir pour vous divertir, sans prétention ni fausse note. Il vous tient en haleine jusqu'au bout et même au-delà car vous voilà trop vite aux dernières pages et vous allez devoir quitter ces deux personnages, et les autres aussi, qui promettaient tous tant de richesse à découvrir.
Encore un peu de magie M. Mauméjean, s'il vous plaît ! Même si finalement, il se termine comme il se doit, sans justement en faire de trop, piège trop souvent tentant pour les auteurs cultivés.
À lire absolument, excellent !
mercredi 20 septembre 2017
Lecture : Lettre d'une inconnue
Il y a quelques années, on m'avait recommandé la lecture de ce court roman.
J'en ai effectivement bien apprécié la lecture de cet auteur connu pour son autre célèbre œuvre : Le Joueur d'échecs.
Un célèbre auteur reçoit une lettre de plusieurs pages. À sa lecture, il découvre l'existence d'une personne qui lui est restée inconnue, une femme qui a voué sa vie à l'aimer.
Difficile de faire la critique d'un pareil monument. La seule alternative reste la subjectivité totale, toutes les émotions que sa lecture m'a procurées, au risque de provoquer l'indignation de certains.
J'ai bien aimé ce récit, qui m'a beaucoup touché. Au fur et à mesure de sa lecture, on attend, on espère, on prie de toutes nos forces pour que cette femme ne soit pas tombée dans l'oubli total de l'homme qu'elle aimait. Et bien, malgré notre désir de petit lecteur, et c'est aussi peut-être ce qui en fait toute la force, l'inconnue est restée inconnue, elle a porté son amour seule, isolée, sans que l'homme de tous ses désirs jamais ne la reconnaisse, lors même qu'elle a réussi à traverser sa vie à plusieurs reprises, lors même qu'elle a réussi à avoir un enfant de lui, source de joie mais également sa perte.
Au terme de ce récit, je me suis retrouvée totalement frustrée : pourquoi n'a-t-elle jamais tenté de lui dire qui elle était, pourquoi cette longue lettre dans laquelle elle lui raconte tout, dans laquelle elle lui dévoile enfin son amour mais qui ne lui parviendra que trop tard. Elle s'est condamnée à un amour absolu dans l'ombre, sans jamais tenter de le partager avec l'objet de son émoi. Certains disent que c'est beau, je trouve cela terriblement triste, de vivre un amour caché, et d'être au seuil de la mort avec cet éternel regret de ne pas avoir tenté d'être également aimé en retour et surtout, reconnue. C'est bien là tout le drame de cette histoire, l'homme qu'elle aime ne l'a jamais reconnu à chaque fois qu'il a pu la croiser. Terrible.
Un récit qui bouleverse, quelque soit son opinion et qui, par là même, transporte avec force. À lire, un incontournable.
Lecture : Face de Lune
Un recueil de nouvelles du célèbre auteur Jack London ne pouvait que présager un bon moment de lecture. Huit nouvelles sont ici rassemblées sous la plume acerbe et acide de l'homme de lettres, auteur de L'Appel de la forêt. Et comme dans la plupart des recueils, les nouvelles ne sont pas toutes égales, certaines sont vraiment des petits bijoux lorsque d'autres nous laissent un peu sur notre fin. Mais quelques unes (pas mal quand même), restent en mémoire.
Celle, par exemple, appelé Les Favoris de Midas, qui compte l'histoire d'un homme d'affaire qu'un groupuscule de travailleurs fait chanter de manière cruelle et violente.
Ou bien encore Face de Lune, celle-là même qui a donné son nom au recueil, l'histoire d'un meurtre déguisé habilement en accident.
Il y a également L'Ombre et l'Éclair, fascinante lutte de deux scientifiques qui usent de leur intelligence de surdoués pour mieux contrer l'autre par pure jalousie.
Toutes démontrent la cruauté humaine, ses tares et sa monstruosité dans une réalité toute proche de la nôtre, de l'époque de l'auteur.
Même si l'auteur nous démontre tout son talent, on remercie que ce recueil ne contienne pas plus de huit nouvelles, par égard pour notre santé mentale qui, face à toute cette violence, portrait réaliste de notre race, pourrait défaillir à trop être confronté à une telle noirceur.
Lecture : La petite romancière, la star et l'assassin
Après un roman conséquent, j'aime bien faire une pause avec un court récit. Je me suis alors plongée dans la lecture de ce roman jeunesse pas mal du tout.
Le cadavre d'un petit garçon a été retrouvé mort, flottant dans un lac. La photo d'une star est retrouvée sur lui. Par manque de piste plus tangible, les policiers enquêtent sur la star en question et sont confrontés à trois personnes en arrivant chez elle. Ces trois personnes vont être interrogées, chacune racontant un peu sa vie et ce qui l'a amené à se retrouver là.
On débute par la jeune adolescente, mal dans sa peau, un peu névrosée, suicidaire sur les bords, portrait classique et cliché d'une jeune fille de cet âge. Puis, on s'intéresse à l'homme présent sur les lieux, que tout conduit à croire qu'il est l'assassin. Mauvais garçon, il a vécu dans la rue et à nouveau son portrait par lui-même est plein de poncifs de ce type d'individu sans lieu d'attache qui semble s'être perdu. Et enfin, la star elle-même, jeune, idole de tous, dont la carrière est menée tambour battant par sa mère et qui regrette d'avoir perdu sa jeunesse et de n'avoir pas vécu sa vie selon ses choix. Encore des lieux communs. On pourrait croire que ce livre ne présente pas d'intérêts, tant il rassemble toutes les idées préconçues que l'on se fait de ces trois stéréotypes. Pourtant, l'auteur arrive dans ce court récit à nous attendrir, et à nous maintenir en haleine. Car chacun a toutes les raisons d'être le responsable de la mort du garçon. Alors, qui est le coupable ? Y a-t-il seulement un coupable ou simplement l'histoire banale de personnes ordinaires qui, le temps de quelques heures, passent au crible d'un interrogatoire et comptent leur vie sans réel intérêt ? Le tout est alors porté par une plume qui suspend à nos lèvres ces quelques heures pour en faire un moment d'importance, rendant finalement ce moment presque trop banal, magique. Car oui, l'auteur arrive à faire les deux : nous retourner notre curiosité mal placée en ne nous dévoilant rien de particulier, et maintenir jusqu'au bout notre curiosité, en nous débitant des clichés bien menés.
Dans tous les cas, quelle importance, puisqu'on a passé un bon moment auprès de ces trois personnages totalement différents les uns des autres, qui se retrouvent dans une sombre histoire malgré eux.
mercredi 2 août 2017
Lecture : Leçons de vie par Catsass
Heureuse gagnante Masse Critique de Babelio, j'ai reçu ce livre des éditions Hors Collection.
Je ne connaissais pas du tout le blog, mais explorer un livre où c'est un chat qui donne une leçon de vie, c'est irrésistible.
J'aime les chats parce qu'ils sont les animaux domestiques les moins domestiqués, parce qu'ils ne suivent aveuglément qu'eux-mêmes, parce que leur maître est un meuble de leur territoire comme un autre, et parce que son seul intérêt est qu'il lui serve à manger et lui change sa litière.
Ce livre était donc fait pour moi.
On pourrait presque comparer Catsass à Garfield, aussi horripilant, aussi détestablement attachant.
Alors que je m'attendais à une BD, je reçois un recueil de petites activités, blagues, jeux, aux dessins subtils, à la fois simples et expressifs d'un chat dont la philosophie de la vie est… totalement improbable et impayable. Pour se délasser, se changer les idées, une sorte de cahier de vacances intemporel qui permet de divertir totalement l'esprit sans prise de tête et surtout… en se bidonnant !
À découvrir pour un plaisir simple et pur !
dimanche 9 juillet 2017
Lecture : Chasse royale T1
Il s'agit du tome 2 de la trilogie Rois du Monde, de Jean-Philippe Jaworski, suite du premier tome Même pas mort. La jaquette de couverture est une reproduction du célèbre bas-relief du chaudron Gunderstrap représentant le dieu celtique Cernunnos, divinité de la virilité, de la vie, et par là-même, peut-être le présage de la mort si on le voit.
Cette reproduction prendra évidemment tout son sens au cours de la lecture, mais si l'on s'attarde davantage sur les écritures que sur le dessin, la jaquette nous annonce un premier tome de la Deuxième branche. Cette deuxième branche se divise donc en plusieurs tomes, au moins deux voire même, en toute logique, trois, et la trilogie ne se composera donc pas de trois livres, comme on pourrait le penser assez simplement, mais bien d'au moins quatre ou cinq livres. Cette particularité est bien évidemment dû à notre cher conteur, un peu bavard pour notre plus grand plaisir.
Le conteur de l'histoire est Bellovèse, comme pour le premier tome, et il semble vouloir s'attarder à une partie douloureuse de son récit : la mort de son frère, Ségovèse. Bien que son oncle soit responsable de la mort de leur père, les deux frères ont fait le choix de son parti, et Ambigat leur oncle et Haut Roi celui de les accepter auprès de lui. Les autres Héros semblent également les compter parmi les leurs au fur et à mesure de leurs aventures. Cela dit, Ambigat devient impopulaire et ne semble plus avoir le concours des Dieux. Le peuple se détourne alors de lui et les guerres éclatent.
Je ne suis pas du tout satisfaite de mon résumé, ou plutôt, ma mise-en-bouche mais c'est un exercice que je n'aime pas faire, d'autant plus lorsque le roman est une si grande épopée. Il est toujours difficile de vouloir raconter sans rien omettre, mais sans rien raconter non plus d'importants pour inciter à le lire, un roman qui s'étale sur autant de pages et de tomes. C'est un peu comme vouloir résumer Le Seigneur des Anneaux, on pourrait se limiter à : "C'est l'histoire d'un Monde où se côtoient différentes races comme les Elfes, les Hommes, les Nains, les Hobbits, les Dragons, les Orcs, les Ents, etc. et où un jour, certains se liguent pour ne pas que l'être du Mal ne détienne le Pouvoir sur tous, concentré dans un anneau."
Un peu bizarre non ? Mais je m'éloigne du sujet.
Ce roman est donc une suite, qui nous plonge à nouveau dans l'univers des Celtes, mais non pas celui que l'on apprend succinctement en classe, mais dans un monde plus réaliste, auquel on adhère bien plus facilement, aux personnages que l'on croirait (et qui le sont peut-être) historiques, nous racontant leur histoire qui, finalement, est un peu la nôtre. Quel plaisir de pouvoir ainsi lire une histoire sur des Celtes, si peu connus, avec leurs croyances, leurs rites, et leurs incroyables batailles. On s'y croirait, on est à leur côté alors qu'ils sont transpercés d'épées, alors qu'une montagne leur démolit la tête, alors qu'ils hurlent en courant vers l'ennemi qui, hier, était encore l'ami avec lequel il trinquait. Les druides, aux pouvoirs presque surnaturels, les êtres à la lisière du réel et du rêve, mythologiques, qui interfèrent sur la vie des hommes, apportent quant à eux la petite touche fantastique qui n'est qu'un léger voile dans cette histoire réaliste. Le seul bémol que l'on pourrait donner à ce récit, mais peut-être parce que je suis une lectrice, est la quasi absence des femmes qui, pour le coup, n'ont que peu d'influences sur les hommes qui tuent, conquièrent, trompent, aiment, et font vivre leur petit monde lorsque les femmes restent à la maison.
Malgré cela, les tableaux que nous offrent l'auteur sont peint avec vigueur, couleurs, on les imagine aisément, on ressent presque les odeurs, les sensations physiques, on y entend une certaine musique. Lorsqu'ils sont partis chasser le Grand Cerf, et se perdent dans la forêt, Bellovèse et ses compagnons y découvrent une vision d'horreur, et bien on a presque la chair de poule à leurs côtés… Au cours de la fête de Beltane, ils se retrouvent en dehors de la cité et constatent une trahison, et là on a le cœur qui bat, on cherche à savoir… La grande bataille qui oppose Ambigat et sa troupe à ceux qui cherchent à le détrôner est particulièrement brutale et si réaliste, on a presque nous-même des blessures… Et sa rencontre avec le dieu de la Forêt, qui doit être Cernunnos et qui montre bien comment les dieux considèrent les hommes…
Je m'arrête là, je pourrais en citer bien d'autres, tous de magnifiques tableaux, des scènes qui se gravent dans notre esprit et qu'on voudrait rejouer à loisirs.
Quant aux personnages, ils ne sont bien évidemment pas en restes, sans leur consistance ces tableaux seraient bien vides et inanimés. Ils sont tous attachants, à leur manière, énervants aussi parfois, bref, vivants. Et on aimerait aussi en savoir davantage sur les dieux qui habitent aussi ce monde. On ressent d'ailleurs presque une petite frustration car leur apparition à le goût de trop peu. Mais c'est aussi pour cela qu'on aime ce roman, pour sa retenue et son bon dosage de chaque élément.
Quant à l'écriture, elle est là pour nous enchanter, comme d'habitude, et nous empêcher de détourner le regard des pages qui s'enchaînent sans que l'on crie gare.
Aller, au tome II !
Cette reproduction prendra évidemment tout son sens au cours de la lecture, mais si l'on s'attarde davantage sur les écritures que sur le dessin, la jaquette nous annonce un premier tome de la Deuxième branche. Cette deuxième branche se divise donc en plusieurs tomes, au moins deux voire même, en toute logique, trois, et la trilogie ne se composera donc pas de trois livres, comme on pourrait le penser assez simplement, mais bien d'au moins quatre ou cinq livres. Cette particularité est bien évidemment dû à notre cher conteur, un peu bavard pour notre plus grand plaisir.
Le conteur de l'histoire est Bellovèse, comme pour le premier tome, et il semble vouloir s'attarder à une partie douloureuse de son récit : la mort de son frère, Ségovèse. Bien que son oncle soit responsable de la mort de leur père, les deux frères ont fait le choix de son parti, et Ambigat leur oncle et Haut Roi celui de les accepter auprès de lui. Les autres Héros semblent également les compter parmi les leurs au fur et à mesure de leurs aventures. Cela dit, Ambigat devient impopulaire et ne semble plus avoir le concours des Dieux. Le peuple se détourne alors de lui et les guerres éclatent.
Je ne suis pas du tout satisfaite de mon résumé, ou plutôt, ma mise-en-bouche mais c'est un exercice que je n'aime pas faire, d'autant plus lorsque le roman est une si grande épopée. Il est toujours difficile de vouloir raconter sans rien omettre, mais sans rien raconter non plus d'importants pour inciter à le lire, un roman qui s'étale sur autant de pages et de tomes. C'est un peu comme vouloir résumer Le Seigneur des Anneaux, on pourrait se limiter à : "C'est l'histoire d'un Monde où se côtoient différentes races comme les Elfes, les Hommes, les Nains, les Hobbits, les Dragons, les Orcs, les Ents, etc. et où un jour, certains se liguent pour ne pas que l'être du Mal ne détienne le Pouvoir sur tous, concentré dans un anneau."
Un peu bizarre non ? Mais je m'éloigne du sujet.
Ce roman est donc une suite, qui nous plonge à nouveau dans l'univers des Celtes, mais non pas celui que l'on apprend succinctement en classe, mais dans un monde plus réaliste, auquel on adhère bien plus facilement, aux personnages que l'on croirait (et qui le sont peut-être) historiques, nous racontant leur histoire qui, finalement, est un peu la nôtre. Quel plaisir de pouvoir ainsi lire une histoire sur des Celtes, si peu connus, avec leurs croyances, leurs rites, et leurs incroyables batailles. On s'y croirait, on est à leur côté alors qu'ils sont transpercés d'épées, alors qu'une montagne leur démolit la tête, alors qu'ils hurlent en courant vers l'ennemi qui, hier, était encore l'ami avec lequel il trinquait. Les druides, aux pouvoirs presque surnaturels, les êtres à la lisière du réel et du rêve, mythologiques, qui interfèrent sur la vie des hommes, apportent quant à eux la petite touche fantastique qui n'est qu'un léger voile dans cette histoire réaliste. Le seul bémol que l'on pourrait donner à ce récit, mais peut-être parce que je suis une lectrice, est la quasi absence des femmes qui, pour le coup, n'ont que peu d'influences sur les hommes qui tuent, conquièrent, trompent, aiment, et font vivre leur petit monde lorsque les femmes restent à la maison.
Malgré cela, les tableaux que nous offrent l'auteur sont peint avec vigueur, couleurs, on les imagine aisément, on ressent presque les odeurs, les sensations physiques, on y entend une certaine musique. Lorsqu'ils sont partis chasser le Grand Cerf, et se perdent dans la forêt, Bellovèse et ses compagnons y découvrent une vision d'horreur, et bien on a presque la chair de poule à leurs côtés… Au cours de la fête de Beltane, ils se retrouvent en dehors de la cité et constatent une trahison, et là on a le cœur qui bat, on cherche à savoir… La grande bataille qui oppose Ambigat et sa troupe à ceux qui cherchent à le détrôner est particulièrement brutale et si réaliste, on a presque nous-même des blessures… Et sa rencontre avec le dieu de la Forêt, qui doit être Cernunnos et qui montre bien comment les dieux considèrent les hommes…
Je m'arrête là, je pourrais en citer bien d'autres, tous de magnifiques tableaux, des scènes qui se gravent dans notre esprit et qu'on voudrait rejouer à loisirs.
Quant aux personnages, ils ne sont bien évidemment pas en restes, sans leur consistance ces tableaux seraient bien vides et inanimés. Ils sont tous attachants, à leur manière, énervants aussi parfois, bref, vivants. Et on aimerait aussi en savoir davantage sur les dieux qui habitent aussi ce monde. On ressent d'ailleurs presque une petite frustration car leur apparition à le goût de trop peu. Mais c'est aussi pour cela qu'on aime ce roman, pour sa retenue et son bon dosage de chaque élément.
Quant à l'écriture, elle est là pour nous enchanter, comme d'habitude, et nous empêcher de détourner le regard des pages qui s'enchaînent sans que l'on crie gare.
Aller, au tome II !
mardi 27 juin 2017
Lecture : Faire son pain au levain
Dans le cadre d'une Masse Critique, j'ai été sélectionnée et eu la chance de recevoir ce petit livre pour apprendre à faire son pain… au levain. Et attention, ce dernier élément est d'une importance capitale.
Il s'agit d'une sorte de pâte essentielle, faite d'eau et de farine, de bactéries environnantes, qui permet au pain de lever. Un peu comme la levure mais en mode traditionnel non chimique, naturelle, à l'ancienne quoi.
Le livre nous explique comment faire son levain, puis son pain, sans que cela n'exige un four à pain, une cuisine équipée en mode boulangerie, bref, le B.A.BA pour le réaliser dans sa petite cuisine de ville. Il faut pour se faire un four (normal) avec possibilité de désactiver la chaleur tournante (idéalement, dans le cas où vous auriez un four à chaleur tournante), un récipient, et de la patience.
Les explications sont claires. Il y a plusieurs parties. Une première partie traite de la levure, du levain, et de leur différence, accompagné de quelques recettes, comme par exemple le pain d'épices. Le levain est bien décrit et expliqué, avec schémas et diagramme. L'auteur n'est pas un boulanger ou spécialiste éminent qui userait de termes techniques complexes incompréhensibles. Au contraire, c'est comme si votre voisin venait vous raconter ce qu'il a appris sur cet ingrédient d'antan, et comment le faire soi-même. Il est tout à fait possible d'y arriver sans avoir fait de CAP boulangerie, juste à la lecture de ce manuel.
Puis, dans la deuxième partie nous rentrons dans le vif du sujet : comment faire son pain (avec le levain que l'on vient de réaliser). C'est pas trop mal expliqué, mais la recette du pain manque de précision. Exemple, l'auteur nous dit de prendre quelques verres d'eau, sans autre indication de mesure. On est vite perdu car dans sa petite cuisine de ville, on a bien évidemment, le verre issu du pot de moutarde (avec Spiderman, ou la Fée Clochette, selon les goûts), le verre de vin, le verre de jus de fruit, le verre qui traîne sur la paillasse dont on ignore absolument la capacité… Cela dit, le livre est très illustré et l'auteur a pris soin d'ajouter beaucoup d'images pour étayer son propos, ce qui nous sauve un peu.
En pratique, ce livre nous donne bien envie de se lancer. On arrive à faire son levain, mais pour la recette du pain, on s'égare un peu sur le net pour trouver
des recettes plus didactiques, avec des mesures plus précises et mieux guidées. Cela étant dit, ce petit manuel est tout à fait agréable à compulser et aide bien pour un début. Pour le levain, c'est un bon professeur. Pour le pain, il faut peut-être s'aider un peu à droite à gauche mais ce n'est pas ce qui manque sur le net.
Enfin, et c'est important, le livre ne s'arrête pas là et une troisième partie traite du gluten. En ces jours bénis pour les vegans, les accros au bio, ou tout simplement les pauvres personnes allergiques, ce livre nous apporte également quelques notions sur cet élément, propose de réaliser son levain sans gluten, des recettes de pain sans gluten, contentant ainsi les personnes qui, pour une raison ou une autre, souhaite éviter cet ingrédient.
Grâce à ce livre, on obtient en définitive un bon pain, gourmand et savoureux, et la cuisine de ville devient pour quelques jours notre petite boulangerie personnelle !
Aller, hop, une petite photo d'un pain fait maison :
Pas mal hein ? ^_^
mercredi 31 mai 2017
Lecture : Récits du demi-loup T2 : Les Terres de l'Est / Fleurs au creux des ruines
J'ai enchaîné le premier tome de cette histoire par le deuxième tome, en toute logique, mais surtout sans laps de temps entre les deux tomes.
L'histoire du tome 1 toute fraîche dans ma tête me voici en train de lire la fuite du couple Aldemor et Cathelle, cette dernière enceinte, le départ de Calvina et Lufthilde de Véridienne et leur retour au domaine des Éponas, avec les Chats, la prise de pouvoir croissante de Malvane et ses nombreuses initiatives plus ou moins bien reçues par le peuple du demi-loup, commenté par sa suivante restante Nersès.
Surtout, on en apprend davantage sur le passé d'Aldemor et ses années passées à l'Est, détenu par l'Empereur. On vit les péripéties de Cathelle dans le désert. On suit les recherches des suivantes Lufthilde et Nersès sur leurs origines… et on est spectateur impuissant des bouleversements qui touchent le demi-loup, touché chaque jour davantage par la Mort de l'Eau.
Ce tome est bien plus sombre que le précédent. Il est une suite logique, on ne peut donc pas le qualifier de meilleur ou non, ces considérations n'ayant pas lieu d'être.
J'ai apprécié de connaître enfin les péripéties d'Aldemor à l'Est et surtout d'en apprendre davantage de cet "ennemi" inconnu. Le destin de Cathelle a été aussi une surprise et même s'il est loin d'être heureux, il n'en est pas pour autant trop tragique. Disons que l'auteur ne plombe pas l'ambiance, et ce de manière générale, lors même que l'histoire pourrait s'y prêter. Sans parler de ton léger qui ne correspondrait pas non plus aux situations, le format du journal, et l'alternance des différents points de vue aident à temporiser et à équilibrer l'ensemble. Certes, l'histoire se dramatise, mais l'espoir est encore présent et le tome se termine sur une note plutôt optimiste.
J'ai à nouveau hâte de lire la suite !
Pour nous faire patienter, les éditions Les Moutons électriques ont eu la bonne idée de publier un petit recueil de nouvelles issues du même monde :
Les histoires ici rassemblées ne s'insèrent pas dans la continuité des récits du demi-loup, ils sont plutôt une préquelle à l'univers développé dans les romans. Ils nous aident à mieux appréhender le monde et à mieux comprendre certaines parties de l'histoire, tout en nous faisant quelques clins d'œil. Je pense qu'il est mieux de le lire après la lecture du tome 2, en attendant le tome 3, mais il peut aussi être lu entre les tomes 1 et 2.
On suit d'abord un roi déchu et sa fille un peu spéciale, repoussée par l'envahisseur d'une cruelle façon et dont la fin fait écho au tome 2 fraîchement lu. Puis, on est spectateur de la correspondance entre un jeune soldat engagé pour sa belle, et la belle en question qui s'apprête à intégrer une école d'Art un peu particulière. Tous deux vont s'apercevoir au fil des lettres que leur expérience les mène sur des chemins bien différents. Ensuite, ce sera au tour d'un noble de faire face à l'Apocalypse avec son chat, et la dernière histoire s'attarde sur l'après de cet événement apocalyptique en suivant deux adolescents aux origines différentes et terminer ainsi sur une note d'espoir.
Les quatre histoires sont vraiment très différentes, les personnages principaux également ce qui n'empêche pas l'auteur de nous les rendre tous attachants. On est presque déçu et un peu triste de ne pas connaître la suite de leur histoire à chacun, mais peut-être qu'un autre recueil sera prévu plus tard ou, pourquoi pas, un autre roman… En tout cas, Chloé Chevalier se révèle à nouveau enchanteresse. Car pour finir, quelques soient les petits défauts qu'on pourrait y trouver, ses histoires ne nous laissent jamais indifférents et nous poussent à toujours tourner la page pour connaître la suite.
Il ne me reste plus qu'à me procurer le tome 3 du Royaume du demi-loup… ^_^
lundi 10 avril 2017
Lecture : Récits du Demi-Loup T1 : Véridienne
Pour mon anniversaire, j'ai voulu renoué avec la lecture et j'avais mis sur ma liste de souhait pas mal de romans des Moutons électriques. J'ai reçu ce roman de Chloé Chevalier que j'ai avalé rapidement.
Le Royaume du Demi-Loup est un royaume assez étrange. Peu avant sa mort, le roi a décidé de léguer les rênes à son fils aîné, et de nommer son fils cadet comme une sorte de bras-droit du roi qui gèrerait la partie Est du vaste royaume, les Eponas. Mais plus étrange encore sont ses coutumes qui voient les membres de la royauté affublé d'un suivant dès la naissance : lorsqu'un héritier naît, le père part à la recherche de son "double" du même sexe né le jour d'après et qui devra le suivre, le conseiller, l'épauler, le seconder toute sa vie durant, sans connaître ni ses origines ni même avoir l'occasion de pouvoir revoir sa véritable famille. Le suivant, ou la suivante, devient membre de la famille royale et voue sa vie au prince ou à la princesse auquel il est attaché.
Ce récit pose comme originalité de mettre en scène les relations des uns et des autres, par le biais de journaux intimes ou de lettres. Et cette alternance permet de modifier sans cesse le point de vue et les sentiments qui relient princes, princesses, rois, suivants, dans cette intrigue qu'il est difficile de résumer par une simple intrigue de Cour, même si finalement, c'est un peu ce qu'elle est. Le Château de Véridienne est le cœur du Royaume gouverné par Aldemar, le frère aîné, tandis que le Château des Eponas n'est que l'annexe. Pour autant, de nombreux événements vont se succéder et modifier tragiquement le destin des différents protagonistes. Les 5 jeunes filles que sont les deux princesses et leurs suivantes, avec cette curiosité pour la princesse Malvane d'avoir 2 suivantes au lieu d'une, sont tour à tour de jeunes enfants insouciantes, des adolescentes qui s'ouvrent à la vie et des jeunes femmes qui deviennent adultes et se retrouvent confronter malgré elles aux intrigues politiques, bien plus graves que leurs petites querelles puériles. Le retour au pragmatisme de la réalité n'est pas sans heurt, et le retour plus concret du jeune prince parti en guerre une quinzaine d'année va faire exploser tous les fils lentement tissés et entremêlés pour un dénouement qui ne souffre pas l'attente de la lecture du tome 2 (que je viens de commencer d'ailleurs).
L'écriture nous plonge aisément à une époque, bien qu'issue d'un lieu complètement imaginé, que l'on pourrait situer post Renaissance. Le langage est soutenu et agréable à lire, les journaux s'enchaînent et coulent aisément, on avance rapidement dans le récit. L'intrigue rebondit dans ses perturbations de façon logique et fluide, tout en maintenant surprise, stupeur qui nous tiennent si bien en haleine dans une histoire. Les rebondissements ne sont pas hasardeux et l'auteur n'a pas peur de trancher quelques têtes lorsque l'histoire en éprouve le besoin, sans que cela soit gratuit. Les personnages ne sont donc pas à l'abri d'un dénouement tragique ou complexe. On pourrait presque trembler pour eux mais il faudrait pour cela en avoir le temps, ou sentir le vent tourné, ce que la lecture ne laisse pas forcément présager et l'on se retrouve face aux changements de destin sans crier gare, ce qui, pour ma part, m'a bien plu. Pas de petite musique qui donne la chair de poule et annonce que la sentence va frapper. Pas de mise en scène trop en amont mais le déroulement tel qu'il doit être. On ne sait pas ce qui va arriver, on se laisse juste guider et on espère secrètement que tel personnage va tomber lorsqu'on prie pour un autre. Et ainsi notre main tourne-t-elle la dernière page de ce premier tome, lorsque la seconde cherche fébrilement le tome 2. Car ce premier volet est aussi là pour exposer le Royaume, les tenants et les aboutissants, les espoirs et les drames, les différents acteurs du Demi-Loup. On est impatient de les retrouver, tous, même les mal-aimés, pour connaître le sort qui leur est réservé. Et on s'attend, peut-être trop impatiemment, à un rythme encore plus soutenu puisque le décor planté n'est plus vraiment à présenter désormais.
À suivre donc et à lire surtout !
Si je devais nuancer un peu mon enthousiasme, je dirai que cette histoire manque peut-être un peu de passion et d'évidence pour faire de ce livre un véritable coup de cœur. Si le rythme manque de vigueur parfois, c'est je pense le défaut peut-être de toute grande saga qui expose son monde et dont le rythme s'essouffle un peu au détour de quelques virgules, mais sait reprendre lorsqu'un événement arrive.
Je maintiens qu'il est à lire !
Le Royaume du Demi-Loup est un royaume assez étrange. Peu avant sa mort, le roi a décidé de léguer les rênes à son fils aîné, et de nommer son fils cadet comme une sorte de bras-droit du roi qui gèrerait la partie Est du vaste royaume, les Eponas. Mais plus étrange encore sont ses coutumes qui voient les membres de la royauté affublé d'un suivant dès la naissance : lorsqu'un héritier naît, le père part à la recherche de son "double" du même sexe né le jour d'après et qui devra le suivre, le conseiller, l'épauler, le seconder toute sa vie durant, sans connaître ni ses origines ni même avoir l'occasion de pouvoir revoir sa véritable famille. Le suivant, ou la suivante, devient membre de la famille royale et voue sa vie au prince ou à la princesse auquel il est attaché.
Ce récit pose comme originalité de mettre en scène les relations des uns et des autres, par le biais de journaux intimes ou de lettres. Et cette alternance permet de modifier sans cesse le point de vue et les sentiments qui relient princes, princesses, rois, suivants, dans cette intrigue qu'il est difficile de résumer par une simple intrigue de Cour, même si finalement, c'est un peu ce qu'elle est. Le Château de Véridienne est le cœur du Royaume gouverné par Aldemar, le frère aîné, tandis que le Château des Eponas n'est que l'annexe. Pour autant, de nombreux événements vont se succéder et modifier tragiquement le destin des différents protagonistes. Les 5 jeunes filles que sont les deux princesses et leurs suivantes, avec cette curiosité pour la princesse Malvane d'avoir 2 suivantes au lieu d'une, sont tour à tour de jeunes enfants insouciantes, des adolescentes qui s'ouvrent à la vie et des jeunes femmes qui deviennent adultes et se retrouvent confronter malgré elles aux intrigues politiques, bien plus graves que leurs petites querelles puériles. Le retour au pragmatisme de la réalité n'est pas sans heurt, et le retour plus concret du jeune prince parti en guerre une quinzaine d'année va faire exploser tous les fils lentement tissés et entremêlés pour un dénouement qui ne souffre pas l'attente de la lecture du tome 2 (que je viens de commencer d'ailleurs).
L'écriture nous plonge aisément à une époque, bien qu'issue d'un lieu complètement imaginé, que l'on pourrait situer post Renaissance. Le langage est soutenu et agréable à lire, les journaux s'enchaînent et coulent aisément, on avance rapidement dans le récit. L'intrigue rebondit dans ses perturbations de façon logique et fluide, tout en maintenant surprise, stupeur qui nous tiennent si bien en haleine dans une histoire. Les rebondissements ne sont pas hasardeux et l'auteur n'a pas peur de trancher quelques têtes lorsque l'histoire en éprouve le besoin, sans que cela soit gratuit. Les personnages ne sont donc pas à l'abri d'un dénouement tragique ou complexe. On pourrait presque trembler pour eux mais il faudrait pour cela en avoir le temps, ou sentir le vent tourné, ce que la lecture ne laisse pas forcément présager et l'on se retrouve face aux changements de destin sans crier gare, ce qui, pour ma part, m'a bien plu. Pas de petite musique qui donne la chair de poule et annonce que la sentence va frapper. Pas de mise en scène trop en amont mais le déroulement tel qu'il doit être. On ne sait pas ce qui va arriver, on se laisse juste guider et on espère secrètement que tel personnage va tomber lorsqu'on prie pour un autre. Et ainsi notre main tourne-t-elle la dernière page de ce premier tome, lorsque la seconde cherche fébrilement le tome 2. Car ce premier volet est aussi là pour exposer le Royaume, les tenants et les aboutissants, les espoirs et les drames, les différents acteurs du Demi-Loup. On est impatient de les retrouver, tous, même les mal-aimés, pour connaître le sort qui leur est réservé. Et on s'attend, peut-être trop impatiemment, à un rythme encore plus soutenu puisque le décor planté n'est plus vraiment à présenter désormais.
À suivre donc et à lire surtout !
Si je devais nuancer un peu mon enthousiasme, je dirai que cette histoire manque peut-être un peu de passion et d'évidence pour faire de ce livre un véritable coup de cœur. Si le rythme manque de vigueur parfois, c'est je pense le défaut peut-être de toute grande saga qui expose son monde et dont le rythme s'essouffle un peu au détour de quelques virgules, mais sait reprendre lorsqu'un événement arrive.
Je maintiens qu'il est à lire !
mardi 4 avril 2017
Lecture : Oups ! Y a un loup !
Dans le cadre de l'opération Masse Critique spécial littérature jeunesse, j'ai été sélectionnée et j'ai reçu cet album jeunesse des éditions Marmailles. Un grand merci à Babelio et aux éditions Marmailles pour ce livre.
La petite Juliette est poursuivie par un loup qui veut la manger, mais malheureusement maman et papa ne trouvent pas trace du loup dans sa chambre lorsqu'elle les appelle, et lui disent que ce n'est qu'un cauchemar. Comment faire pour se débarrasser de ce glouton ?
Un album fort sympathique, aux dessins tout à la fois classiques et charmants, aux couleurs douces et pastels, et au rendu agréable avec ce papier satiné. L'histoire est une petite leçon de moral qui nous apprend à nous défendre et à nous battre face à nos peurs. Un moment plaisant à partager avec ses loulous pour qui veut leur apprendre à ne pas se laisser engloutir par nos frayeurs nocturnes. Ça fonctionne ou pas, mais la lecture reste agréable. À découvrir !
mardi 28 mars 2017
L'Appel de l'Imaginaire
En cette période de revendications et de bataille, voici une lutte qui mérite d'être menée !
Ne déconsidérons plus les genres littéraire tout aussi nobles que sont la science-fiction, la fantasy ou le fantastique. Ils sont écrits, édités, illustrés par des acteurs tout aussi ingénieux et plein de talents que leurs comparses de la littérature générale. Pourquoi refusez aux uns ce que d'autres ont, sachant que la plupart des auteurs classiques de littérature générale s'y sont tous essayés un jour. Et l'Imaginaire n'est-il pas la base même de l'évasion lorsqu'on se plonge dans un livre, que l'histoire soit réaliste ou non ? Alors pourquoi ces différences ?
Un article intéressant par ici pour nous conter cet appel.
Et quelque soit le résultat de cette lutte, nous continuerons à nous évader dans cette littérature si riche et si belle…
Ne déconsidérons plus les genres littéraire tout aussi nobles que sont la science-fiction, la fantasy ou le fantastique. Ils sont écrits, édités, illustrés par des acteurs tout aussi ingénieux et plein de talents que leurs comparses de la littérature générale. Pourquoi refusez aux uns ce que d'autres ont, sachant que la plupart des auteurs classiques de littérature générale s'y sont tous essayés un jour. Et l'Imaginaire n'est-il pas la base même de l'évasion lorsqu'on se plonge dans un livre, que l'histoire soit réaliste ou non ? Alors pourquoi ces différences ?
Un article intéressant par ici pour nous conter cet appel.
Et quelque soit le résultat de cette lutte, nous continuerons à nous évader dans cette littérature si riche et si belle…
vendredi 24 mars 2017
Lecture : Sombres cités souterraines
Parmi mes cadeaux d'anniversaire, il y avait aussi ce roman de Lisa Goldstein, paru chez Les Moutons électriques.
Lisa Goldstein… son nom me disait quelque chose. Effectivement, j'avais déjà lu d'elle un autre roman, en format poche, il y a quelques années déjà. J'en garde un bon souvenir : Les Jeux étranges du Soleil et de la Lune.
Jerry vit en retrait depuis de nombreuses années lorsqu'il reçoit coup sur coup la visite de deux personnes qui vont bouleverser sa vie : une journaliste et un sombre personnage énigmatique. Tous deux cherchent à en savoir plus sur le Jérémy des histoires pour enfant que sa mère a écrit lorsqu'il était tout jeune, suite aux histoires que lui-même lui racontaient, selon ses dires. Des histoires dans lesquelles le jeune garçon passait une grande porte, le gardien à tête de chien, et pénétrait dans le Pays d'en bas, ce Neter Land ou Neverland que d'autres avaient déjà exploré, comme Alice ou Peter… Oui mais il n'y a ni lapin blanc, ni fée Clochette, mais bien plutôt des êtres effrayants ou mystérieux, peuple d'en bas qui vivent non loin des métros souterrains.
Cet amuse-bouche ne parle pas du lien que l'auteur établit très vite avec la mythologie égyptienne et qui est bien intéressante aussi. On pourrait penser face à ce court résumé que le livre fait plusieurs tomes, ou qu'il est brouillon. Ni l'un ni l'autre. Cette histoire est très bien racontée, nous plonge dans cet univers où l'on croit bien que les enfants ne racontent pas d'histoires et que ce Pays Imaginé existe bel et bien, truffé de monstres en tout genre et que l'on pourrait bien croiser si l'on se met un peu à oublier nos problèmes d'adultes. Les personnages sont très attachants, et ce lien fait avec les autres romans de littérature "enfantine" rassemblés ici selon une très convaincante logique est très bien mené. L'écriture est bien fluide, on lit très vite ce roman et on ressent presque un goût de trop peu arrivé à la fin.
Cette fin pourra en décevoir certain, mais elle est fidèle à l'histoire, logique, elle est celle que l'on attend et qui ne pourrait être autrement. Cependant, on aurait voulu en savoir plus. Et cette ouverture est presque gênante, surtout si l'on s'est mis à croire à l'existence de ce Pays d'En Bas : car cela voudrait dire que rien n'est fini et ne le sera jamais et que ce monde vit parallèle au nôtre, en dessous, pas si loin…
Je recommande très chaudement ce livre pour les amoureux d'Alice de Carroll, de Peter Pan de Barrie, du Vent dans les Saules de Grahame ou, plus récemment, de Neverwhere de Gaiman. Pour ceux qui veulent découvrir le Pays Imaginé ou qui croient à son existence, non pas édulcoré, mais bien peuplé de monstres, d'êtres fabuleux au sens étymologique du terme, hostile dans tous les cas comme un mauvais rêve d'où l'on sort mal à l'aise et désorienté.
Excellent !
jeudi 23 février 2017
Lecture : Contes de la plaine et des bois
Pour mon anniversaire, mon Jules m'a offert ce court roman qui me faisait de l'œil depuis un moment.
Le narrateur est un vieil homme qui vit seul dans un château entouré d'une forêt jalousement protégée. Il est le créateur d'un personnage de dessin animé, Mister Kreekle, un écureuil qui casse les noisettes entre ses doigts. Il est surtout le fondateur d'une entreprise immense qu'il dirige désormais de chez lui. Il entend un jour son chien Dick aboyer. Dick était son chien lorsqu'il était jeune, mais il est mort, il y a de cela bien longtemps…
Le narrateur, en partant à la recherche de son chien, va faire le plus improbable des voyages, celui d'un retour dans son enfance, lorsque son chien était encore vivant et qu'il se baladait dans la forêt voisine, à cette époque où il imagina les contes de la plaine et des bois, un retour au pays imaginaire, un retour aux sources. Oui mais voilà, depuis soixante-dix ans, le décor a quelque peu changé. Et Dick est en fait Albert, le chien d'un jeune garçon qu'il va croiser. Avec ce dernier, ils vont retourner sur les traces des principaux sites qu'il explorait étant jeune, sur les traces des origines de sa création.
On ne devrait pas dire de ce roman qu'il a une part de fantastique. Je m'attendais du coup à autre chose et cela peut apporter une petite déception au lecteur qui fait face à tout autre chose. Heureusement, la plume de l'auteur empêche totalement cette déception car le lecteur fait face à une invitation poétique dans l'imaginaire incroyable de quelqu'un qui n'a jamais grandi vraiment et qui n'a jamais cessé de regarder le monde qui l'entoure comme un enfant. Alors on a d'un coup le dos voûté un peu douloureux, et on s'appuie sur une canne mais on aperçoit la feuille rouge qui virevolte et nous plonge dans une rêverie, on voit le pont qui mène sur la petite île au moulin qui ne figure pas sur la carte des adultes, et notre esprit vagabonde avec les étoiles en pensant à notre compagnon bien-aimé mort sans amour.
Il faut, pour lire ce roman, laisser de côté sa part d'adulte qui vit dans le futur et court sans cesse après le temps. Il faut retrouver son regard perdu, cette faculté de rêvasser et de ne pas se préoccuper de l'heure qui tourne, cette poésie de l'enfance qui nous manque tant et qu'on peine à retrouver. C'est un roman un peu contemplatif dirait-on, mais surtout enchanteur qui transforme plaine et bois en songe...
À ne pas mettre entre toutes les mains, mais à découvrir pour ceux que l'aventure tente.
lundi 23 janvier 2017
Lecture : La Fille du train
Papa Noël m'a apporté au pied du sapin ce roman qui me tentait bien. Il a eu beaucoup de succès, a été adapté au cinéma, bref, il a éveillé ma curiosité.
Rachel prend le train pour Londres deux fois par jour, comme beaucoup d'usagers qui utilisent les transports. Et presque chaque jour, son train s'arrête à un feu de signalisation, juste à côté d'une maison où vit un couple que Rachel idéalise : Jess et Jason. Un jour, alors qu'elle observe comme d'habitude la maison, elle voit Jess embrasser un autre homme. Peu de temps après, la jeune femme est portée disparue. Rachel va alors sortir de l'ombre pour tenter d'aider à retrouver la jeune femme.
Je l'ai lu très vite. Probablement parce que je voulais connaître la suite.
Cela dit, j'éprouve un peu de déception, car je m'attendais à autre chose. J'étais davantage en attente d'un roman à la Agatha Christie, ou d'un thriller à la Hitchcock, et j'ai eu trop d'attentes vis à vis de ce roman de gare (oups, n'y voyez aucun vilain jeu de mots). C'est un roman qui se dévore dans le train (oui, je continue avec le jeu de mot pourri malgré moi, désolé), pour passer le temps et ne pas réfléchir, pour se divertir. Mais c'est un roman que je qualifie de "roman de fille" : des histoires de femmes qui ont tout perdu, emploi, amour, vie idéal, pour se rendre compte finalement que la vie des autres n'est pas mieux, des histoires d'amour finalement, mais en mode déprime. Je ne lis que très rarement ce genre de roman. Cela dit je ne regrette rien pour ce dernier, ça me change de d'habitude et il a cela pour lui de tenir en haleine et de se lire rapidement.
Bien entendu, la fin apporte un bouleversement dans la vie du personnage principal, le coupable n'est pas celui qu'on croyait (et qu'en fait, on pensait bien que c'était lui puisqu'on a suivi le schéma du "c'est pas celui qu'on croit" et misé justement sur le plus improbable des coupables).
Cela dit, je le conseille. Il ne faut pas être dure avec cette histoire qui, finalement, est bien menée, avec une approche différente de d'habitude : on alterne en effet la vision de trois personnages féminins, qui parlent comme dans un journal intime et décomposent leur journée évoquée selon les deux trains que Rachel emprunte chaque jour, un le matin et un le soir. Le personnage de Jess/Megan intervient à rebours, et ses propos sont datés d'avant sa disparition, lorsque les autres personnages parlent au présent, soit après sa disparition. Cette mise en perspective est assez intéressante et dynamise l'histoire. C'est en grande partie ce qui nous tient en haleine et ce procédé est bien vu de la part de l'auteur. Quant aux personnages, ils sont attachants, même si un peu trop "entiers" à mon goût : la femme alcoolique qui a tout perdu et qui s'auto-flagelle, la maîtresse qui craint toujours l'ex-femme quittée, la femme rebelle éternelle insatisfaite de son sort. Même si ces archétypes sont un peu moins évidents et un peu (juste un peu) complexifiés au fur et à mesure de l'histoire, ils manquent un peu de réel par moment et deviennent presque énervants : on a presque envie de les secouer un peu pour qu'ils sortent de leur cadre trop droit. Mais, encore une fois, c'est être trop exigent de ce genre de roman dont le principal but est de divertir et d'être lu rapidement.
C'est un bon petit roman divertissant, sans prétention, vite lu (et peut-être aussi vite oublié, quoique).
lundi 9 janvier 2017
Lecture : Sacrées sorcières !
Quel plaisir de lire du Roald Dahl et, qui plus est, ce roman qui dresse un portrait désastreux des sorcières.
Car dans cette histoire, les sorcières sont hideuses, méchantes, monstrueuses, démoniaques, bref, à exterminer ! Une grand-mère se retrouve seule à élever son petit-fils à qui elle transmet tout son savoir de norvégienne aguerrie des sorcières. Elle le forme ainsi à reconnaître ces monstrueuses créatures pour mieux leur échapper et ne pas se faire tuer.
En voyage en Angleterre, la grand-mère et son petit-fils se retrouvent dans le même hôtel que la Grandissime Sorcière, en plein cœur du congrès de ces démons réunis pour fomenter un plan horrible : détruire tous les enfants d'Angleterre !
À lire ce roman, je me suis retrouvée quelques années en arrière, alors que je commençais tout juste à aimer lire. L'auteur semble savoir ce que les enfants aiment, ce qu'ils pensent, ce qu'ils ressentent. En fait, on irait même jusqu'à penser que c'est un enfant. Et j'en suis persuadée. Un enfant qui a pris quelques rides, mais un enfant. Pas facile de vivre dans un monde d'adultes et c'est avec tendresse et humour qu'il transcrit ce ressenti que tout le monde a eu, à un moment ou à un autre, et continue à avoir, pour certains.
Lisez-le. Juste pour retourner à cette époque bénie où, certes, on devait aller à l'école, faire ses devoirs et écouter nos parents, mais c'était une période heureuse (en tout cas pour moi) où vous n'étiez responsables de rien, pas même de vous, et où vos obligations n'étaient pas si terribles que ça. Surtout, une période où votre imagination et votre univers n'avaient pas limites, avec pour seule noirceur, les monstres du placard, terribles, mais si familiers…
J'adore !
lundi 2 janvier 2017
Lecture : Steamboat
Dans le cadre de la dernière session CaroLire, j'ai découvert l'univers de Craig Johnson et son personnage Walt Longmire. Je n'avais jamais lu de livre de cet auteur et c'était l'occasion de le connaître.
Walt Longmire (pour ceux qui ne le connaisse pas) est shérif. À la veille de Noël, il reçoit la visite d'une mystérieuse jeune femme asiatique qui semble le connaître, lorsque lui-même n'en a aucun souvenir. Elle va alors lui rappeler un autre Noël, il y a quelques années, rien qu'avec ce seul nom : Steamboat.
Il ne s'agit pas là d'un roman policier, comme on pourrait s'y attendre avec ce personnage et cet auteur. Il s'agit d'un hors-série, d'une histoire qui ne devait être qu'une nouvelle et s'est transformé en roman. D'un conte de Noël où les sentiments sont à vifs et les hommes jouent aux héros pour sauver une petite fille accidentée.
Ce roman se lit bien, l'écriture est assez fluide et les personnages très rapidement attachants. Le rythme est bien mené, pas de temps mort, de longueur ou autre. Tout est correctement mis en place sans artifice et l'on est vite plongé aux côtés de ces personnes qui veulent juste qu'une fillette puisse être soignée. Il y a du suspens, de l'émotion et même un peu d'humour.
Une histoire fort sympathique qui collait bien avec cette période hivernale. À lire pour passer un bon moment au coin du feu.
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