jeudi 26 mars 2015

Lecture : Tau Zéro


Je ne peux pas commencer ce post sans remercier très chaudement mon amie Tara qui m'a prêté ce livre et m'a donné envie de me lancer dans cette aventure SF. J'ai tardé à m'y plonger et je la remercie pour sa patience car cela fait bien un an (voire plus), que je détiens en otage cette petite perle. Merci !

Nous sommes au XXIIIe siècle sur Terre. Quelques expéditions pour l'exploration d'autres planètes ont déjà eu lieues. Cette fois, 25 hommes et 25 femmes d'exceptions — s'entend d'un point de vue scientifique, technique, psychologiques, etc. — embarquent à bord du Leonora Christina. Ce vaisseau est également exceptionnel, puisqu'il a la faculté de puiser son énergie dans l'espace et peut atteindre une vitesse très proche du Tau Zéro, c'est-à-dire proche de la vitesse de la lumière. Cela va lui permettre d'atteindre une étoile située à plusieurs années-lumières de la Terre afin de l'étudier et, si cela est possible, de la coloniser. Le voyage ne durera que 5 ans pour les voyageurs, plus de 30 ans en temps terrestre. Mais un accident survient, qui endommage le processus de décélération. Le vaisseau ne peut donc plus qu'accélérer…

Il s'en passe des choses sur ce vaisseau.
Côté ambiance, on bénéficie de cette bonne vieille SF d'antan (le roman date d'une quarantaine d'années), celle des spaces opéra, celle d'Au délà du réel, celle de Star trek (même si je n'ai jamais lu et à peine vue des épisodes). Très fortement teintée de science, on pourrait vite se perdre dans les explications peu compréhensibles de ce qui arrive à nos héros, mais l'auteur a ce don de nous le rendre un minimum accessible pour nous permettre de suivre l'histoire, et de la distiller dans la romance qui s'intéresse aux 50 humains qui vont vivre la plus incroyable des expériences imaginables. On s'identifie très rapidement aux personnages et on essaie d'imaginer quelle pourrait être notre réaction face à tout ce qui leur arrive. Ils sont coincés sur un vaisseau à des millénaires de la Terre, sans possibilité de retour, et sans savoir où ils vont ni même s'il y a encore de l'espoir de trouver une planète viable. C'est assez flippant je trouve. Mais justement, s'ils commencent à paniquer, c'est la mort assurée pour tous les autres. Donc, il faut rester calme et c'est là qu'intervient le gendarme, celui qui a été embarqué pour maintenir l'ordre, monsieur tout le monde qui va se révéler n'être pas monsieur tout le monde justement.
Je ne vous cacherai pas qu'il y a, bien entendu, un peu de romance, mais l'auteur étant un homme, elle n'est pas du tout lourde ni même trop présente, elle tient sa place assez logiquement. Il est difficile de penser qu'aucune relation ne puisse se créer et se disloquer lorsque 50 hommes et femmes vivent ensemble pendant plus de trente ans. Mais rien de pesant ni de gnan gnan, des relations plausibles, des réactions réalistes, des comportements facilement compréhensibles.
Je n'ai pas tout compris, de manière précise, de ce qui leur arrive. Je ne pourrais pas rentrer dans les détails. Le livre contient d'ailleurs tout un cahier final avec des explications scientifiques sur tout ça justement, mais je n'ai pas voulu le lire, j'avais peur de m'y perdre totalement. Alors que, au cours du roman, on arrive à garder la tête hors de l'eau, merci à l'auteur !
J'avoue avoir un peu deviné la fin, en tout cas, une partie de la fin envisageable, mais rien ne m'a gâché ma lecture. Sans vous la dévoiler, je m'attendais même à un scénario plus noir, mais je m'arrêterai là. Si vous voulez la connaître, il faut lire ce livre !
Les personnages ne sont peut-être pas assez développés à mon goût, on se perd des fois dans les noms, on ne sait plus trop quel scientifique c'est, ou avec qui il est lié, mais comme il n'y a pas vraiment de romance, cela n'est pas vraiment gênant. Les deux trois personnages qui ressortent du lot sont un peu plus développés. Dire qu'ils sont attachants est un peu trop je pense, c'est peut-être ça qui pèche dans l'histoire. Certes, on est content de ne pas tomber dans le mélo, mais on aurait peut-être aimé un peu plus d'attention sur les héros, histoire de nous faire un peu plus trembler lorsqu'ils doivent faire face à un drame. C'est un peu trop distant, et un peu trop froid à mon goût, à la manière d'un "scientifique", on a presque l'impression d'observer des petits rats cobayes de laboratoire : on reste distant, on ne s'attache pas, tout en voulant savoir ce qui va leur arriver et comment ils vont réagir.
Ce sera le seul défaut, et je préfère terminer sur une note plus positive : l'auteur a réussi ce tour de force de me faire lire jusqu'au bout, et même de me faire apprécier un histoire complètement SF pure et dure. Je suis assez fière de l'avoir lue et de l'avoir appréciée. Chapeau Poul Anderson !

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire