lundi 22 octobre 2012

Lecture : Une place à prendre


Je viens tout juste de lire la dernière ligne de ce roman, le nouveau de J.K. Rowling, l'auteur du célèbre Harry Potter. Et j'en suis encore un peu troublée.

Pagford est une petite ville accolée à la grande Yarvil, et jalousement gardée par ses habitants, dont la majorité cherche activement à la préserver de sa grande sœur à la mauvaise influence, aux mauvaises fréquentations, et qui risque de l'éloigner de sa pureté fragile. Quelques uns cependant sont plus ouverts, et souhaitent même que la "cité", que Yarvil lui a mise dans les pattes, ne soit pas rejetée dans le giron de la grande ville, permettant ainsi à sa population, plus modeste que les bourgeois des autres quartiers de Pagford, de profiter des bienfaits de la petite ville.
Barry Fairbrother était de ceux-là. Oui mais voilà, il est mort d'une crise cardiaque le jour de son anniversaire de mariage, non loin du restaurant du golf.

Il s'agit là, ni plus ni moins, d'une critique des mœurs et des travers de notre société.
L'histoire débute doucement, s'installe tranquillement, pose avec minutie tous ses personnages, son décor, les intrigues qui nouent les différents protagonistes entre eux, et tend délicatement les fils de ces marionnettes. On baigne dans cette atmosphère qui, progressivement, nous submerge et nous tient également entre ses doigts habiles. Les différents personnages ne sont ni bons, ni mauvais, ils présentent tous des cadavres dans leur placard et s'évertuent à les dissimuler aux autres, tant bien que mal. Mais on sent, à mesure que l'eau monte, à mesure que les fils se tendent, que l'intrigue se resserre et que les multiples drames, tels des petites bombes jetées ici et là, vont bientôt éclater, exploser en un véritable feu d'artifice final.
J'ai bien aimé. Il est de ces livres que je n'aurai peut-être pas tenté s'il n'avait pas été écrit par J.K. Rowling, qui m'avait bluffé et hypnotisé par ses précédents écrits. Malgré les nombreuses critiques que j'ai pu lire sur ce livre, je le trouve très bien. On sent la maîtrise de l'auteur d'Harry, sa capacité à rendre attachant des personnages ignobles, son envoûtement du lecteur totalement épris par l'histoire et incapable de s'en défaire avant d'avoir lu les derniers mots de la dernière page.
L'intrigue ne serait pas bien écrite ? Je la trouve au contraire bien amenée, par le côté, ou bien par l'autre côté, ou encore par l'arrière, mais surtout de toute part, qui se resserre et encercle ses personnages jusqu'à les pousser dans leur retranchement.

Je peux concéder que ce roman n'aura pas autant d'impact sur moi qu'Harry Potter. La force des 7 titres de cette série n'a pas de commune mesure avec ce roman en un seul volume, c'est évident.
Je peux également concéder que l'emprise ne vient pas dès les premières pages, mais il en va de même d'Harry qui ne devenait définitivement une drogue qu'à partir du 3e tome, et certains diront même du 4e.
Mais on doit également concéder que J.K. Rowling sait passer d'une histoire pour enfant fantastique mettant en scène magie et abracadabra, à une histoire de mœurs pour adulte, critiquant les travers de notre société et les mauvais esprits que nous pouvons parfois revêtir.
Ce fut un bon moment, qui me laissera sa marque, comme un très bon roman.
J'ai hâte de lire le prochain roman de cette grande dame !

P.S. : juste une dernière remarque : c'est fou comme l'auteur peut être douée pour percer à jour les sentiments, les pensées et les réactions des adolescents. À croire qu'elle n'a jamais vraiment quitté ce temps, ou bien qu'elle en garde des souvenirs marqués ! En tout cas, cela reste parfois troublant…

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